«Nous sommes confrontés à une politique dite d’endiguement de la Russie», a déclaré mercredi le chef d’État face à l’accroissement des tensions avec l’Occident. Il a appelé ses services de sécurité à réagir.
Publié aujourd’hui à 21h54

L’Occident tente d’«enchaîner (la Russie) avec des sanctions économiques», selon Vladimir Poutine.
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Vladimir Poutine a appelé mercredi ses services de sécurité, le FSB, à faire face à la politique occidentale d’«endiguement» qui cherche à «enchaîner» la Russie avec ses multiples sanctions.
Les relations entre Russes et Occidentaux n’ont cessé de se dégrader ces dernières années et sont au plus bas depuis la fin de la guerre froide. Et l’empoisonnement puis l’incarcération de l’opposant russe Alexeï Navalny ont entraîné un regain de tensions et de nouvelles sanctions.
«Nous sommes confrontés à une politique dite d’endiguement de la Russie», a lâché Vladimir Poutine, reprenant le terme associé à la politique étrangère américaine ayant visé à lutter contre l’influence soviétique.
«Ligne agressive»
«Il ne s’agit pas seulement d’une concurrence normale dans les relations internationales mais d’une ligne cohérente et agressive visant à perturber notre développement, à le ralentir», a poursuivi Vladimir Poutine devant le Congrès annuel du FSB, l’une des organisations qui ont succédé au KGB et qu’il a un temps dirigée.
Selon lui, l’Occident tente d’«enchaîner (la Russie) avec des sanctions économiques», de saper sa stabilité et ses valeurs pour «au final affaiblir la Russie et la contrôler de l’extérieur».
Ces déclarations interviennent à un moment où les Occidentaux et les Russes sont à nouveau à couteaux tirés sur le dossier d’Alexeï Navalny.
Lundi, l’Union européenne a annoncé sanctionner quatre hauts fonctionnaires russes impliqués dans les procédures judiciaires engagées à l’encontre d’Alexeï Navalny et dans la répression de ses partisans.
Gazoduc Nord Stream 2
Plusieurs pays européens ont également réclamé l’arrêt de la construction du gazoduc Nord Stream 2 qui doit relier la Russie à l’Allemagne et suscite l’opposition des États-Unis. Pour l’heure, Berlin s’y refuse.
Outre l’affaire Navalny, Moscou et les Occidentaux se sont opposés sur de nombreux dossiers ces dernières années, notamment dans les conflits syrien, ukrainien et libyen, et s’accusent mutuellement d’ingérence dans leurs affaires intérieures.
Mercredi, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a également accusé «certains pays occidentaux» d’opter pour «une approche coercitive» et d’user de «méthodes d’intimidation illégales» contre la Russie.