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Présidentielle en Argentine: Milei reçoit un soutien de poids, l’opposition implose

Présidentielle en ArgentineMilei reçoit un soutien de poids, l’opposition implose

Le candidat ultralibéral et antisystème Javier Milei a reçu mercredi le soutien de la candidate de droite arrivée troisième au premier tour de la présidentielle.

Publié aujourd’hui à 02h35

Javier Milei le 22 octobre 2023 à Buenos Aires.

Javier Milei le 22 octobre 2023 à Buenos Aires.

AFP

L’ultralibéral candidat à la présidence argentine, Javier Milei, a reçu mercredi le soutien pour le second tour de la candidate de droite arrivée troisième, Patricia Bullrich, au contraire d’autres courants de l’opposition, présageant d’un éparpillement des voix et d’un scrutin imprévisible.

À l’inverse de Patricia Bullrich, l’aile radicale (centriste) de la coalition d’opposition a elle dénoncé chez l’économiste antisystème «l’antidémocratie, la fin de la République» et n’a apporté son soutien ni à Milei ni à aucun autre candidat. Quelle que soit l’issue du second tour, Milei peut ainsi se targuer d’avoir mené au bord de l’implosion une force politique majeure.

«Nous ne pouvons rester neutres. La majorité des Argentins a choisi le changement (…) nous ne les abandonnerons pas», a déclaré à la presse Patricia Bullrich, qui a recueilli 23,83% des voix dimanche, distancée par Javier Milei (29,98%) et Sergio Massa, actuel ministre de l’Économie et candidat du bloc gouvernemental (centre gauche), arrivé en tête (36,68%). «Avec Milei, nous avons des différences, c’est pourquoi nous nous sommes affrontés» mais «nous sommes confrontés au dilemme du changement ou de la continuité mafieuse» avec le «pire gouvernement de l’histoire», a-t-elle justifié. «Nous faisons partie du changement».

Patricia Bullrich a révélé avoir rencontré Javier Milei la veille au soir. «Nous nous sommes pardonnés», dit-elle, mais son soutien ne signifie à ce stade «pas un accord ni un pacte» avec l’ultralibéral en vue d’un gouvernement. Elle a également dit ne pas s’exprimer au nom son parti le PRO, aile droite de la coalition d’opposition «Juntos por el Cambio», dont elle était la candidate, et qui a gouverné de 2015 à 2019 avec le président libéral Mauricio Macri.

Électeurs «désorientés»

L’annonce de Bullrich, une ex-ministre de la Sécurité et protégée de Macri, n’est qu’une demi-surprise. Mais elle s’était très durement affrontée à Milei avant le premier tour, tous deux en concurrence pour s’attirer le vote des électeurs de droite. Mais le fait qu’elle ne s’exprime pas au nom de son bloc, traduit les fortes dissensions au sein de l’opposition sur le candidat à soutenir.

Un peu plus tard mercredi, ajoutant à la cacophonie dans l’opposition, l’UCR, parti historique argentin (fondé il y a 132 ans), a désavoué Bullrich, qu’il soutenait au premier tour, et annoncé qu’il «n’accompagnera aucun des deux candidats» au second tour.

L’UCR a jugé Massa et son gouvernement «responsable de l’état du pays, de son appauvrissement, du processus inflationniste», son président considérant toutefois que «ce qui arrive avec Milei est pire (…) le saut dans le vide, et le chemin vers la nuit la plus sombre de l’Argentine». Plusieurs élus radicaux avaient annoncé, avant le premier tour, qu’ils ne pourraient jamais voter pour Milei lors d’un éventuel second tour.

Le soutien de Bullrich «va désorienter ses électeurs, à voir s’ils accepteront de voter pour Milei», estime pour l’AFP Sergio del Piero, politologue de l’Université de Buenos Aires. «Et par-dessus tout cela va déconcerter les propres électeurs de Milei». Car l’ultralibéral, partisan de «tronçonner» l’État, déréguler à tous crins et «dollariser» l’économie en laissant mourir le peso argentin, a passé sa campagne à stigmatiser, parfois en termes violents, la «caste politique» qui a alterné au pouvoir depuis vingt ans. Dont Bullrich.

Mais dès lundi, il disait qu’il l’intégrerait sans problème à son gouvernement s’il était élu. «Reste à voir si ses électeurs (de Milei) accepteront ce revirement. C’est un tout autre Milei, à présent», s’interroge Sergio del Piero.

Au second tour le 19 novembre les Argentins auront à choisir entre deux propositions on ne peut plus antagoniques: entre «l’anarcho-capitaliste» (tel qu’il se décrit) Milei, et le ministre Massa, qui se présente en garant d’un État protecteur, mais débordé par un endettement chronique, une inflation hors contrôle (138%) et une pauvreté en hausse, à 40%.

AFP

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