JusticePeter Nygard nie avoir eu un repaire sexuel aux Bahamas
L’ancien magnant de la mode Peter Nygard est jugé depuis fin septembre à Toronto pour viol et séquestration envers quatre femmes et une adolescente.
Publié aujourd’hui à 00h51
Peter Nygard a par moment eu du mal à se souvenir des dates et des noms, déclarant au jury qu’il souffrait de plus en plus de «trous de mémoire» ces dernières années.
AFP
L’ex-magnat de la mode Peter Nygard, jugé pour viols en série présumés, a témoigné pour la première fois mercredi, revenant sur sa carrière et rejetant les allégations selon lesquelles sa résidence des Bahamas comprenait un repaire sexuel secret.
Incarcéré depuis décembre 2020, le millionnaire canadien est devant les tribunaux depuis fin septembre à Toronto pour viol et séquestration envers quatre femmes et une adolescente entre la fin des années 1980 et le début des années 2000. Des accusations contre lesquelles il a plaidé non coupable.
Devant une salle comble, l’homme de 82 ans, à la silhouette frêle et aux longs cheveux gris attachés en chignon, a notamment été interrogé sur ses multiples résidences. Peter Nygard a ainsi catégoriquement nié qu’une partie de son île privée aux Bahamas avait été conçue pour organiser des soirées érotiques secrètes.
«Insensé»
«C’est insensé», a-t-il déclaré à la barre alors que la cour montrait des photos de son immense manoir surnommé Nygard Cay. «Il n’y avait rien de tel.» Cette île a notamment été mentionnée par une des accusées comme le lieu de grandes fêtes somptueuses.
Mais durant leurs témoignages plus tôt ce mois-ci, les plaignantes ont surtout fait référence aux bureaux torontois du fondateur de Nygard International. Elles ont raconté comme il les avait invitées à visiter ses opulents bureaux canadiens en leur faisant miroiter des opportunités de mannequinat ou de design pour en réalité se retrouver «piégées» dans une chambre à coucher, où Peter Nygard les aurait agressées sexuellement.
Mercredi, malgré les multiples demandes de la Couronne pour en venir aux faits qui lui sont reprochés, la défense s’en est tenu au parcours de Peter Nygard, un immigré finlandais devenu le plus grand fabricant de vêtements pour femmes du Canada.
«Trous de mémoire»
Assis à la barre, costume noir et lunette sur le nez, le vieil homme a par moment eu du mal à se souvenir des dates et des noms, déclarant au jury qu’il souffrait de plus en plus de «trous de mémoire» ces dernières années. «C’est presque gênant que tout d’un coup je perde la mémoire», a-t-il déclaré, ajoutant avec une pointe d’humour: «Je ne recommande à personne de vieillir».
Mais la plupart du temps, il est apparu lucide et même enthousiaste en décrivant son travail dans le design qu’il décrit comme étant «toute sa vie». Plus tôt cette semaine, son avocat Brian Greenspan a indiqué que son client témoignerait seul, soutenant que Peter Nygard ne se souvenait pas avoir rencontré quatre de ses cinq accusatrices et qu’il nierait «catégoriquement» les allégations formulées à son encontre par la cinquième.
«Il est impossible de se souvenir de ce qui ne s’est pas produit», a déclaré Brian Greenspan au tribunal mardi, qualifiant le témoignage des femmes d’«inexact, peu fiable et non digne de confiance».
AFP
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