Le Tribunal fédéral désavoue la justice genevoise qui avait annulé la révocation du permis de cet homme condamné à 12 ans de prison pour tentative d’assassinat.
Publié aujourd’hui à 07h06

Le lieu où s’est déroulée l’agression, le 21 février 2012.
STEEVE IUNCKER-GOMEZ
Un ouvrier condamné pour tentative d’assassinat pensait avoir échappé cette année à son renvoi de Suisse, mais le Tribunal fédéral (TF) vient d’en décider autrement dans un arrêt rendu cette semaine. En 2012, ce père de famille kosovar avait recruté et transporté sur les lieux du crime un compatriote chargé d’étrangler une femme à Chêne-Bougeries. Cette dernière a survécu à cette agression commanditée par son mari. L’affaire avait donné lieu à de lourdes peines: l’ouvrier avait écopé de 12 ans pour tentative d’assassinat.
En 2018, brandissant la faute lourde et l’appât du gain facile, l’État a révoqué son autorisation d’établissement en Suisse. Il devait donc quitter le pays une fois sa peine purgée. Défendu par Me Robert Assaël, le détenu a fait recours. Il a échoué en première instance, il a ensuite obtenu gain de cause devant la Chambre administrative qui, en juin, relevait sa bonne intégration à Genève avec son épouse et ses enfants. «Cette juridiction l’avait vu en audience et avait pu se rendre compte de la véritable révolution faite dans sa vie, de sa volonté de rester sur le droit chemin et de la sincérité de ses démarches, relève Me Assaël. Cette décision, juridiquement et humainement juste, récompensait une réinsertion modèle: indemnisation de la victime, remboursement des frais de justice, renonciation à l’aide de l’Hospice général, qui soutenait la famille pendant sa détention, et proposition de le rembourser, travail acharné dans le bâtiment, formation pour obtenir un CFC et maintien de liens très forts avec sa famille.»