L’auteur, né à Moudon en 1925 et mort mercredi, avait marqué l’art poétique au XXe siècle. Hommage.
Publié aujourd’hui à 19h13

Philippe Jaccottet, le plus renommé des auteurs vaudois, vient de mourir mercredi à l’âge de 95 ans.
KEYSTONE/Ayse Yavas
«Ou quelqu’un meurt: alors il est cela.C’est que, près de la mort, on ne voit plus la mort,on voit plus loin, peut-être avec le grand regard des bêtes.»
Ces vers de Rilke des «Élégies de Duino», Philippe Jaccottet les avait traduits et il nous appartient de les faire nôtres au moment où l’on apprend la disparition du poète et traducteur vaudois, né à Moudon en 1925. Où regarder lorsqu’un auteur tel que l’exilé vaudois de Grignan quitte nos rivages communs? La question est d’autant plus épineuse que le poète, l’un des plus commentés avec Henri Michaux, s’évanouit définitivement dans une époque qui ne sait plus très bien que faire d’un art poétique désormais presque considéré comme un embarras à l’heure de la technique triomphante et omniprésente du récit.