Le Covid a un an. À cette occasion, la «Tribune de Genève» vous propose une série spéciale sur les leçons que nous pouvons tirer de cette expérience afin de nous épargner une autre pandémie ou du moins d’en limiter la portée.
Qu’avons-nous appris? Tout d’abord que l’humanité a réussi à faire face à ce fléau comme jamais auparavant. Approvisionnements garantis, enseignements, liens sociaux et économie maintenus grâce à internet, systèmes de santé résistant au choc, vaccins conçus en un temps record, bilan humain modéré au regard de l’histoire.
Alors que ce défi mondial appelait une coopération mondiale, les égoïsmes nationaux ont largement prévalu.
Pourtant, nous aurions pu mieux faire. Les scientifiques ne remplacent pas les politiques, analyse l’historien Yuval Noah Harari dans le «Financial Times». Au Moyen Âge, nul n’attendait des rois ou des empereurs qu’ils éradiquent la peste. Aujourd’hui, le poids qui pèse sur les épaules des gouvernants est écrasant. Hélas, on a vu certains nier les faits par populisme, d’autres cacher leur impréparation, tordre les chiffres ou faire des paris osés sur la vaccination. Alors que ce défi mondial appelait une coopération mondiale, les égoïsmes nationaux ont largement prévalu.
Harari en tire trois leçons. Méfions-nous de la digitalisation: elle évite le chaos mais menace nos libertés. Renflouons nos budgets de santé publique. Créons, enfin, un système de prévention mondial des épidémies en renforçant l’OMS. Si l’homme ne peut prévenir l’apparition d’agents pathogènes, il peut limiter leurs dégâts. Si une autre pandémie frappe en 2030, ce ne sera pas une punition divine, avertit l’auteur de «Sapiens». Mais un échec politique.
Grâce à la science, nous avons évité le pire. Mais saurons-nous tirer les leçons de nos faiblesses pour la prochaine fois?
OpinionSophie Davaris
Publié aujourd’hui à 06h50