Dix ans après le Printemps arabe, la Syrie est toujours plongée dans le chaos. Nous avons rencontré des Syriens de Suisse qui s’interrogent sur l’avenir d’un pays en ruine.
Publié aujourd’hui à 11h00

Des victimes après une explosion à la voiture piégée dans la ville d’Azaz, au nord d’Alep, le 31 janvier 2021
AFP
387 000 morts, 6,5 millions de réfugiés, tel est le bilan provisoire de dix ans de guerre en Syrie. Environ 20 000 Syriens vivent aujourd’hui en Suisse, la moitié d’entre eux n’y sont admis que provisoirement. Certains ont accepté de témoigner de ce drame humanitaire.
Les révoltés de Damas
«C’était comme un changement de perspective. Le choc d’ouvrir les yeux, alors que le pouvoir ne cessait de nous répéter: «À quoi bon, puisque vous êtes aveugles!» Shadi est un jeune étudiant de Damas lorsque débutent en février 2011 les premières manifestations contre le régime baasiste, d’abord à Deraa, avant de faire tache d’huile. «Les gens avaient pris la rue car ils pensaient qu’ils avaient enfin une voix.» Il y participe, en cachette de ses parents qu’il ne veut pas inquiéter. «Chaque fois que je sortais pour manifester, je regardais ma maison comme si je n’allais plus y retourner.»