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Lettre du jour: Le «Requiem» de Wagner

Lettre du jourLe «Requiem» de Wagner

 

Courrier des lecteurs

Publié aujourd’hui à 10h21

KEYSTONE

Vernier, 28 août

Entre 1967 et 2021, on a pu voir et revoir «On ne vit que deux fois» et «Mourir peut attendre», deux 007 au succès planétaire. Et de juin à août 2023, on a pu tout autant suivre la trop courte et ô combien exaltante série «La vengeance est un plat que se mange froid» concoctée à la sauce russe agrémentée de caviar.

Avec le recul d’usage, il s’avère que mal lui en a pris, à la mutine grenouille Prigojine, de présumer de ses forces en s’imaginant plus grosse que le bœuf. En effet, suite à une funeste négociation, son erreur tactique aura été de renoncer à conquérir le Saint-Graal dans un Kremlin sidéré. Confirmation d’un cinglant «N’est pas Poutine qui veut», signe avant-coureur d’une exécution annoncée.

Et maintenant, qu’adviendra-t-il de ces mercenaires errants au service aveugle d’un chef va-t’en-guerre, perçu depuis comme un «Icare» déchu pour avoir osé provoquer le «Roi Soleil» de la place Rouge? Crash, dont peu nous importent les conclusions d’une enquête diligentée made in Russia. Soucieux plutôt de voir comment, démantelée, la milice Wagner accusera le coup. Seul l’avenir nous le dira au gré des humeurs de soldats orphelins acculés à un choix de survie.

Au final, il ressort clairement que le vassal Prigojine aura présumé du soutien d’une aura guerrière, et cela, sans l’aval d’un suzerain très contrarié par un tel support extra-muros. Perçu comme un électron libre, ce Scipion l’Africain bis était loin d’imaginer que ses jours étaient comptés. Et avec lui ceux d’un Groupe Wagner aux abois, gratifié dans la foulée d’un Requiem honorifique aux relents prémonitoires de «Walkyries» vengeresses.

Dès lors, tous les scenarii divergent quant aux chances données aux futurs Brutus, susceptibles de déjouer les plans machiavéliques d’un prince autiste, très méfiant envers les oligarques d’un sérail complotiste. Un prince mâtiné de tyrannie et de complaisance envers tout Prigojine en herbe, adoubé de sarcastiques «Bons baisers de Russie» simulés dans l’attente d’un consentement mutuel vers une paix désirée et pérenne.

Joseph Crelier

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