Switzerland
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

L'invité: L’horizon bouché de nos universités

L'invitéL’horizon bouché de nos universités

Alexandre de Senarclens - Député PLR

Publié aujourd’hui à 07h00

Alors que le Royaume-Uni a toutes les raisons de se réjouir de sa réintégration au programme Horizon Europe, l’accord conclu entre Londres et Bruxelles le 7 septembre dernier renvoie la Suisse à son triste sort, celui d’une impasse qui pénalise lourdement nos institutions académiques.

Doté de près de 100 milliards d’euros sur six ans (2021-2027), Horizon Europe n’est autre que le plus grand programme d’encouragement de la recherche et de l’innovation au monde et le plus ambitieux conçu dans l’histoire de l’Union européenne. Si la Suisse peut se prévaloir de compter des universités parmi les plus prestigieuses au monde, c’est néanmoins par son absence que le pays brille au sein de ce programme. Son exclusion date d’il y a près de trois ans, consécutivement au retrait abrupt du Conseil fédéral des négociations de l’accord-cadre avec l’Union européenne. Depuis, malgré les inquiétudes ô combien légitimes exprimées par les milieux académiques, le dossier patine.

«La passivité du Conseil fédéral sur le dossier européen met en péril notre position de pôle de recherche et d’innovation.»

La réintégration du Royaume-Uni à Horizon Europe vient nous rappeler l’importance majeure de ce programme pour un pays qui, comme le nôtre, a fait de ses institutions académiques un atout largement reconnu. Si Londres a fait de sa réintégration une priorité, pouvons-nous véritablement nous permettre de rester en marge? Notre statut d’État tiers au programme induit de nombreuses restrictions pour nos universités et hautes écoles, reléguées au rang de partenaire complémentaire. Elles ne peuvent ainsi plus participer pleinement à un consortium de recherche et sont également exclues des appels à projets pour des bourses individuelles, ainsi que pour les bourses très disputées du Conseil Européen de la Recherche (ERC).

De nombreuses personnalités du monde académique n’ont pas manqué d’alerter sur les dangers de notre exclusion pour l’attractivité et la compétitivité de nos universités et hautes écoles. La passivité du Conseil fédéral sur le dossier européen met ainsi en péril notre position durement acquise de pôle de recherche et d’innovation. Rappelons que, sur l’arc lémanique, l’Université de Genève, l’Université de Lausanne, l’EPFL, les HES, les HUG, le CHUV sont au cœur d’un écosystème dynamique dont bénéficient à la fois les entreprises (industrie, PME et start-up), l’État et les citoyens, et qui constitue une condition primordiale pour l’avenir de toute notre région.

C’est dans cet esprit que le Grand Conseil vaudois a adopté début septembre une résolution cantonale à l’Assemblée fédérale, l’invitant à entreprendre dans les meilleurs délais toutes les démarches en faveur de la réintégration de la Suisse à Horizon Europe.

Puissent ces éléments d’actualité rappeler au Conseil fédéral que s’il ne fallait qu’une seule raison de faire aboutir les discussions avec l’UE, celle-ci mérite sans aucun doute l’effort tant attendu.

Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.