Justice genevoiseErwin Sperisen reste en prison
Le premier procureur Yves Bertossa a fait recours contre la décision de libération de l'ancien chef de la police guatémaltèque prévue lundi. La Cour de justice a accordé l’effet suspensif.
La détention d'Erwin Sperisen est maintenue.
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Alors qu’on apprenait jeudi qu’Erwin Sperisen, arrêté en 2012 à Genève, avait obtenu sa libération pour le 2 octobre, coup de théâtre ce vendredi: le premier procureur Yves Bertossa a fait recours contre la décision de libération, a révélé Léman Bleu. La Cour de justice a accordé l’effet suspensif.
La détention d’Erwin Sperisen, condamné à 15 ans de prison pour avoir été complice de l'exécution de sept détenus en 2006 alors qu'il était le chef de la police au Guatemala, est donc maintenue.
La Chambre pénale de recours devra statuer sur la demande du Ministère public.
Risque de fuite?
Pour le Ministère public, auteur du recours, les risques de fuite du détenu binational sont trop importants. Yves Bertossa, interrogé par le média genevois, évoque un risque de fuite «patent» et soutient que «dans la mesure où Erwin Sperisen déclare souhaiter vivre ailleurs qu'en Suisse, le risque qu'il quitte ce pays est très concret, les règles de conduite ordonnées n'étant pas suffisantes à le pallier».
Nos confrères citent encore les avocats d’Erwin Sperisen qui rétorquent que celui-ci est sorti à plusieurs reprises de l’établissement pénitentiaire de Witzwil sans le moindre incident à signaler par le Service d’application des peines et mesures.
Traitement impartial
Le binational s’était présenté jeudi au Palais de justice. Ses avocats avaient demandé au Tribunal d'application des peines et des mesures que leur client soit libéré immédiatement et le juge avait accordé l'interruption de sa peine dès le 2 octobre. Ils avaient invoqué un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) daté du 13 juin.
Selon les juges de Strasbourg, le prévenu n’avait pas eu droit à un traitement impartial dans cette affaire jugée à Genève. La CEDH relève un défaut d'impartialité chez la présidente de la Cour de justice. Une raison suffisante, selon la défense, pour que cet homme, détenteur de la nationalité suisse, soit libéré.
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