Histoire d’ici – 1900Des socialistes et des libres-penseurs veulent raser l’église Saint-François
Plutôt que de restaurer à grands frais le monument remontant au XIIIe siècle, des Lausannois imaginent sa démolition afin de créer «une grande et belle place».
La façade sud de l’église Saint-François, «dégradée, bosselée, lézardée, trouée», en 1898. Tout à droite on aperçoit le kiosque des tramways, construit deux ans plus tôt. Collée contre la façade, à droite, la sacristie fermée au bas par le mur nord de l’ancienne salle capitulaire du couvent franciscain. Puis, après les deux grands arcboutants, à l’angle sud-ouest, la remise abritant les dépendances du poste de police situé de l’autre côté du temple. Enfin, tout à gauche, le bâtiment du premier Hôtel des Postes, abritant depuis 1890 le Grand Bazar Universel, qui va être détruit en 1903 afin d’agrandir la place vers l’ouest.
Frédéric Mayor/Musée historique Lausanne
«C’est une vieille masure encombrante et sans intérêt; elle menace ruine et par conséquent elle est dangereuse pour la sécurité publique. D’ailleurs il convient de la jeter à bas si l’on veut faire de Saint-François une grande et belle place moderne.» L’objet de ces visées destructrices? L’église Saint-François de Lausanne, dont on célèbre en 2022 le 750e anniversaire. Les auteurs de ces déclarations iconoclastes? Un groupe de conseillers communaux et députés, socialistes et libres-penseurs, dont Émile Chappuis, Paul Panchaud, Joseph Couchepin et consorts.