Switzerland
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Football: Les Zurichoises avantagées par rapport aux Servettiennes?

FootballLes Zurichoises avantagées par rapport aux Servettiennes?

Servette Chênois, en tête à l’issue de la saison régulière, devra battre vendredi soir sur un seul match de play-off Zurich, pour être sacré. En marge, des chiffres qui fâchent.

Les joueuses de Servette Chênois commettent moins de fautes avant d’écoper d’un carton jaune que les Zurichoises.

Les joueuses de Servette Chênois commettent moins de fautes avant d’écoper d’un carton jaune que les Zurichoises.

Alexandre Chac.

Les chiffres ne mentent pas, dit-on. Mais que disent-ils à l’aube de la finale de la saison? Au sein de l’élite féminine, on a accepté ce que la Super League a refusé: les play-off. Il faut le singulier au moment de la finale: c’est un play-off, un seul match donc, qui se disputera à Saint-Gall vendredi soir, qui déterminera qui seront les championnes de Suisse. Servette Chênois a terminé avec six points d’avance sur Zurich? Il lui faudra tout de même battre sa rivale vendredi soir pour être sacrée. La saison dernière, après avoir pareillement dominé le championnat, les Genevoises avaient perdu face à ce même adversaire.

Dans le camp grenat, on s’était agacé des décisions arbitrales prises ce jour-là. Un arbitrage contestable? Pas pour les Zurichoises. En réalité, elles n’ont pas de raisons de contester. On a relevé les statistiques auprès de sites qui les enregistrent. Leur lecture est édifiante et ne va pas sans poser certaines questions qui fâchent.

La comparaison interpelle

On s’est penché sur les cartons distribués durant la saison. Et on a comparé avec plusieurs championnats étrangers. Cela raconte une histoire qui interpelle.

Les chiffres, dans les championnats étrangers qui entourent la Suisse, disent ce qui suit en ce qui concerne la fréquence à laquelle les équipes reçoivent un carton. Autrement dit, combien de fautes sont «tolérées» en moyenne avant qu’un carton jaune ne vienne sanctionner le geste fautif. On a relevé à chaque fois l’équipe qui bénéficiait du maximum de mansuétude.

France: Le Paris FC, qui a commis 221 fautes durant la saison pour 19 cartons jaunes reçus, a donc en moyenne reçu un carton toutes les 11,6 fautes.

Espagne: Pour le Sporting de Huelva, c’est un carton toutes les 10,5 fautes.

Allemagne: Le Bayern écope d’un carton toutes les 11,2 fautes.

Italie: La Roma, c’est un jaune toutes les 10,5 fautes.

Portugal: Le Sport Lisboa Benfica est averti toutes les 11,8 fautes.

Pour mettre tout cela en perspective: les équipes du haut du classement dominent et reçoivent par nature moins de cartons, dans tous les cas commettent moins de fautes défensives susceptibles de justifier un avertissement. Partout, comme on le voit, la moyenne tourne autour de 10 fautes avant de recevoir un carton. Pour les équipes moins bien classées, qui subissent, c’est bien plus fréquent: environ, dans ces championnats, c’est un carton jaune toutes les 6 fautes environ.

Entre Genevoises et Zurichoises, un rapport de deux

Et en Suisse, que se passe-t-il? Quels sont les chiffres pour la Women’s Super League’ Attention, grande surprise. Presque une anomalie.

Le FC Zurich Frauen, qui a commis 193 fautes durant la saison, n’a écopé que de 10 cartons jaunes. Le calcul est très simple: les Zurichoises reçoivent en moyenne un avertissement toutes les 19,3 fautes. C’est deux fois plus de tolérance que dans tous les autres championnats.

Mais c’est peut-être le style en Suisse? Peut-être que sous nos latitudes, il y a plus de largesse du corps arbitral. Pour tout le monde? Eh bien non!

Le FC Zurich Frauen est la seule équipe qui émarge à ces altitudes, avec le «droit» à 19,3 fautes avant de recevoir un carton. On est à la veille de la finale de la saison, face à Servette: quelle est la moyenne pour les Genevoises?

Le Servette Chênois féminin a commis 245 fautes durant la saison et a reçu 25 avertissements. Pour les Grenat, c’est donc un jaune toutes les 9,8 fautes. Autrement dit: deux fois plus de sévérité envers les Servettiennes que pour les Zurichoises. Deux poids deux mesures pour les deux équipes dominantes du championnat?

«Je ne veux pas commenter les pratiques arbitrales, mais je suis surpris par ces chiffres, c’est vrai.»

Richard Feuz, vice-président de Servette Chênois

Richard Feuz, vice-président du SFCCF et directeur sportif, la surprise est de taille. «Oui, je suis surpris de ces chiffres dont vous me parlez, lance-t-il. Il est en effet surprenant qu’entre deux équipes si dominantes, une telle différence existe. Cela me semble excessif. Je ne veux pas commenter les pratiques arbitrales, mais je suis surpris, c’est vrai.»

Pas de théorie du complot développée par le dirigeant servettien. Juste un espoir. «Il y a cette finale vendredi, dit-il, contre Zurich. Elle mérite un arbitrage de qualité, impartial, à la hauteur des deux équipes engagées.»

Toute allusion à la finale de la saison passée, contre les mêmes Zurichoises, qu’une partie des Servettiennes estimaient lourde de décisions arbitrales en leur défaveur, ne serait que fortuite, bien sûr. Place à la finale, désormais. Elle devrait faire un carton.

Daniel Visentini est journaliste pour le Sport Center depuis 2018. Il a été durant sept ans le chef de la rubrique Sports de la Tribune de Genève. Il suit de près l'actualité du football, notamment celle du Servette FC et de l'équipe de Suisse.Plus d'infos

Vous avez trouvé une erreur? Merci de nous la signaler.