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Éditorial: Le wokisme outrancier fatigue

ÉditorialLe wokisme outrancier fatigue

Notre sondage sur la culture du dialogue en Suisse indique que la population se sent libre de dire ce qu’elle pense. Et tant pis pour le politiquement correct.


Au début, le wokisme faisait sourire. Cet appel à «être éveillé» à toutes les discriminations, pas forcément réelles mais aussi celles ressenties par un individu, passait pour une nouvelle mode à la sauce américaine qui allait se calmer. Erreur, cela a plutôt tendance à s’aggraver.

Vous portez des dreadlocks et vous êtes Blanc? Grave appropriation culturelle. Vous considérez qu’un transsexuel ne devrait pas participer à une compétition sportive réservée aux femmes en raison d’un avantage biologique? Vous êtes transphobe. Vous considérez qu’il ne faut pas forcément déboulonner des statues de personnages historiques célèbres qui ont cautionné de près ou de loin l’esclavage? Vous êtes raciste.

Chaque jour ou presque, de nouvelles discriminations apparaissent auxquelles il faut «s’éveiller». On pense au langage «inclusif» ou à la redéfinition des sexes. Le masculin et le féminin, c’est terminé. Les genres sont fluides, la biologie ne joue plus aucun rôle. Le sexe devient une pure construction sociale et individuelle.

Le wokisme outrancier fatigue et passe au-dessus de la tête des gens, comme le montre notre sondage. On ajoutera qu’il inquiète quand il prétend détenir la vérité et empêcher toute opinion contradictoire. L’Université de Genève a dû déposer une plainte pénale contre des activistes trans qui ont fait annuler la conférence d’un professeur qui ne récitait pas leur catéchisme.

Quand on dit ça, on s’expose bien sûr à l’accusation d’être réactionnaire, insensible à la douleur de certaines personnes et surtout imperméable à toute remise en question sociétale. Ben voyons. Certains wokistes en chef me rappellent le docteur Knock et sa célèbre formule pour augmenter sa clientèle: «Tout homme bien portant est un malade qui s’ignore.»

Arthur Grosjean est correspondant politique au Palais fédéral depuis août 2011. Il exerce la profession de journaliste depuis plus de 30 ans. Il a occupé diverses fonctions comme chef de rubrique (Suisse, Genève) et rédacteur en chef adjoint.Plus d'infos@arthurflash

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