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Éditorial: L’obésité, un enjeu politique

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ÉditorialL’obésité, un enjeu politique

Des nouveaux traitements sont utilisés contre le surpoids. Une bonne nouvelle, mais des mesures doivent être prises en amont.

Si le terme «grossophobie» est entré dans le vocabulaire, il reste beaucoup à faire pour lutter contre cette stigmatisation. Et il faut le rappeler en permanence: l’obésité est une maladie chronique.

Aujourd’hui, des médicaments sont proposés. Bien sûr, le développement de tels produits est intéressant, tant le marché est prometteur. On peut aussi y voir la preuve que l’obésité n’est pas le signe d’un manque de volonté de celle ou de celui qui en souffre. Ces traitements agissent sur les hormones, qui sont déréglées lorsqu’on est en surpoids.

Mais ce n’est pas la solution miracle. Et il ne faut pas s’arrêter là. En 2017 en Suisse, près d’un tiers des personnes de 15 ans et plus étaient en surpoids et 11% étaient obèses. Selon les chiffres de la Confédération, environ 15% des enfants et des ados sont dans l’une de ces situations. Outre les risques et les souffrances individuels, cela en fait un enjeu de santé publique dont les coûts directs et indirects se chiffrent en milliards.

«Si la possibilité d’administrer un traitement est une excellente chose, cela ne suffit pas. Les pilules miracles n’existent pas.»

Si la possibilité d’administrer un traitement est une excellente chose, cela ne suffit pas. Le nerf de la guerre reste la prévention – un domaine où la Suisse n’est pas à la pointe. Accompagner les parents dont les bambins ont un problème de poids pour intervenir au plus vite, informer le public, favoriser le sport (par exemple avec des places de jeux ou de sport), mieux réglementer les produits… La question est aussi politique.

Un exemple? Ce printemps, une enquête réalisée par l’alliance des organisations des consommateurs dans quatre grandes surfaces a révélé que 94% des aliments dont l’emballage cible les enfants sont trop sucrés, trop salés ou trop gras. Si l’on veut éviter que, demain, certains de ces petits aient besoin d’un traitement, il faut intervenir.

Caroline Zuercher est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2005. Elle couvre en particulier les sujets liés à la santé et à la politique de santé. Auparavant, elle a travaillé pour Swissinfo et Le Matin.Plus d'infos

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