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Documentaire: Filmer l’Ukraine au quotidien

Documentaire Filmer l’Ukraine au quotidien

Frédéric Gonseth et Catherine Azad ramènent «Le soldat disparu» du pays déchiré.

Une mère pleure la disparition de son fils, soldat en Ukraine, sans doute emprisonné par les Russes.

Une mère pleure la disparition de son fils, soldat en Ukraine, sans doute emprisonné par les Russes.

GONSETH / DR

Frédéric Gonseth et Catherine Azad arpentent l’Ukraine et les pays alentour depuis trente ans.  «C’est une longue histoire de films et de musique», commentent-ils en ouverture du «Soldat disparu». Le cinéaste et sa scénariste remarquent l’ironie du destin. Car l’histoire est un éternel recommencement. Venus jadis documenter l’indépendance d’un pays, ils en sont restés obsédés par les déportés ukrainiens d’alors, les prisonniers de guerre soviétiques, les victimes du nazisme.

Pour «apaiser ces millions de fantômes», le duo n’a cessé de filmer. Se sont bien sûr nouées des amitiés. Aussi, dès le printemps 2022, les Vaudois ont réagi à la guerre «en tricotant», selon leur formule, leurs précédents reportages dans «Ukraine, terre profanée», pour montrer l’évolution du pays dans sa construction d’une fragile démocratie. En octobre, les cinéastes sont repartis sur le terrain.

Un réseau de solidarité fonctionne là-bas depuis 2014 et les premiers affrontements meurtriers. Ainsi, leur amie Olga a fait appel à ses amis «Frédéric et Catherine de Genève» pour venir en aide à son amie Iryna, qui a perdu la trace de son fils soldat fait prisonnier. Le malheur s’écrit comme une charade, un indice mène à un autre jusqu’au cul-de-sac. Ou à la solution. L’espoir réside dans l’échange de prisonniers mais pour pouvoir y songer, il faut que le soldat ait été enregistré auprès du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). À défaut, il disparaît dans un néant des plus inquiétants. 

Conçu comme un reportage, «Le soldat disparu» fait intervenir divers membres du CICR engagés dans des opérations de terrain, acheminer des vivres ou des matériaux de construction, visiter les centres de détention sous haute surveillance. Là, les cinéastes ont enregistré des témoignages prévisibles sur les maltraitances de soldats, le déni du droit de parole, les menaces de rétorsion. 

Alors qu’en novembre, devant les dirigeants du G20, le président Volodymyr Zelensky allait jusqu’à parler d’«autodestruction de la Croix-Rouge» pour fustiger son inaction, les responsables démentent tout en déplorant le manque d’accès aux prisonniers. En une petite heure balisée par la musique mélancolique d’Alexandre Cellier, «Le soldat disparu» ne résout rien tout en plongeant dans le bourbier d’un conflit qui s’enlise. 

En présence des réalisateurs, di 2, 11 h, Yverdon, Bel-Air; 15 h, Sainte-Croix, Royal; lu 3, 18 h 30, Vevey, Rex; ma 4, 18 h 30, Morges, Odéon; je 6, 18 h, Lausanne, Cinétoile; sa 8, 17 h, Échallens; ma 11, 20 h, Bex, Grain d’Sel. 
Puis sur RTS.

Cécile Lecoultre, d'origine belge, diplômée de l'Université de Bruxelles en histoire de l'art et archéologie, écrit dans la rubrique culturelle depuis 1985. Elle se passionne pour la littérature et le cinéma… entre autres!Plus d'infos

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