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Chronique internationale: Sécurité spatiale: l’espoir persiste

Chronique internationaleSécurité spatiale: l’espoir persiste

  

Simon Cleobury, du GCSP *

Publié aujourd’hui à 07h02

L'espoir persiste pour la sécurité spatiale malgré l'absence de rapport officiel.

La semaine dernière, Genève a été le théâtre d'un événement d'importance mondiale: le groupe de travail des Nations unies visant à réduire les menaces spatiales au moyen de normes, de règles et de principes de comportement responsable a conclu ses travaux sans parvenir à un consensus sur un rapport final. Malgré un soutien massif de la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU qui a établi ce groupe de travail, un petit groupe d'États continue de s'opposer à son approche axée sur les comportements, préférant une interdiction totale des armes spatiales.

Bien que les diplomates du désarmement soient déçus de l'absence de rapport final, il est important de noter que l'absence de ce rapport ne signifie pas nécessairement un échec. En effet, au-delà de cette apparente impasse, il y a de nombreuses raisons de rester optimiste quant à l'avenir de la sécurité spatiale. Le groupe de travail avait été conçu pour être ouvert à tous les États membres de l'ONU, suscitant un intérêt croissant pour la sécurité spatiale à l'échelle mondiale. De plus en plus d'États reconnaissent aujourd'hui l'importance de la sécurité spatiale pour leur développement et leur sécurité. Cet engagement est de nature transrégionale, comme en témoigne la déclaration commune de trente-neuf États en faveur de discussions continues sur les comportements responsables dans l'espace. 

«L'engagement croissant en faveur de la sécurité spatiale a permis aux États d'améliorer considérablement leur compréhension des menaces pesant sur les systèmes spatiaux et de leurs conséquences potentielles pour la paix et la sécurité sur Terre.»

L'engagement croissant en faveur de la sécurité spatiale a permis aux États d'améliorer considérablement leur compréhension des menaces pesant sur les systèmes spatiaux et de leurs conséquences potentielles pour la paix et la sécurité sur Terre. Cette sensibilisation accrue à la sécurité spatiale sera précieuse pour la communauté du désarmement à l'avenir. Si un groupe de travail de suivi poursuit les discussions sur des normes de comportement spécifiques, Genève disposera d'une équipe de diplomates du désarmement bien informés et prêts à poursuivre ce travail.

Le groupe de travail avait été créé selon la règle du consensus pour protéger les intérêts de chaque État en matière de sécurité nationale. Bien que cette règle soit cruciale pour la diplomatie du désarmement, elle peut parfois empêcher d'obtenir des résultats concrets. Il est ironique que les normes discutées par le groupe de travail pourraient profiter à tous, y compris à ceux qui s'opposent à l'initiative.

Une autre motivation du groupe de travail était de mettre fin à l'impasse qui avait persisté dans les discussions sur la sécurité spatiale depuis une décennie. Certains États plaidaient en faveur d'un instrument juridiquement contraignant interdisant les armes spatiales, tandis que d'autres le jugeaient irréalisable. L'approche des comportements responsables visait à sortir de cette polarisation. Le fait que de nombreuses parties reconnaissent aujourd'hui la complémentarité potentielle entre les normes et les instruments juridiquement contraignants constitue un succès en soi.

Cependant, malgré ces aspects positifs, il est important de rester réaliste. Bien que beaucoup espèrent que les deux approches de la sécurité spatiale finiront par se rejoindre, les événements de la semaine dernière indiquent le contraire. Pour l'instant, il convient de reconnaître les nombreux aspects positifs du groupe de travail et de s'en inspirer. Si les circonstances mondiales s'améliorent à l'avenir et que le groupe de travail ouvre la voie à de nouvelles normes et mesures juridiquement contraignantes, cela signifiera que le groupe de travail a réellement été un succès.

*  Chef en matière de désarmement au Geneva Centre for Security Policy (GCSP).

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