Caetano Veloso à GenèveAntigel en septembre aligne quatre concerts de haut vol
Du 28 septembre au 1er octobre, le festival hivernal déploie sa programmation hors saison. Également à l'affiche, Catherine Ringer, Patrick Watson et Odezenne.
Caetano Veloso, pilier de la musique populaire du Brésil.
FERNANDO YOUNG
En ce début d'automne, c'est l'hiver déjà qui se rappelle à nous. Grand festival genevois organisé traditionnellement en janvier et février, Antigel fait des bourgeons hors saison. Du 28 septembre au 1er octobre, ce ne sont pas moins de quatre soirées qui se suivent dans l'agenda, quatre rendez-vous majeurs pour la musique en particulier.
Sa venue en Suisse était annoncée depuis des mois. Son concert dans le cadre très classique du Victoria Hall, vendredi 29 septembre, s'annonce complet. Figure majeure de la musique populaire du Brésil, la Música popular brasileira ou MPB, Caetano Veloso fut, avec Gal Costa, Os Mutantes, Gilberto Gil comme Tom Zé encore, l'une des voix du tropicalisme dans les années 60, mouvement à haute valeur subversive inspiré par le psychédélisme.
La voix des Rita Mitsouko
On a pu l'admirer pour le sens rocambolesque de sa pop à consonance universelle, formidable «Estrangeiro» en 1989. On l'adore aussi pour tout le romantique qu'il met dans les chansons traditionnelles, les élégantes reprises réunies sur «Fina Estampa» en 1994. Il y a de la samba, de la bossa bien sûr, beaucoup de folk lusitanien encore. On ne saurait oublier, encore, ce socle rock'n'roll dont Veloso, aujourd'hui 81 ans, est l'héritier. Son dernier disque en date, «Meu Coco», paru en 2021, fait état de tout cela, dans un grand charivari instrumental, de poésie délicate, d'envolée espiègle, une force pop jamais tarie.
Si Caetano Veloso tient résolument la grande vedette de cette incursion automnale d'Antigel, on ne saurait bouder les trois autres propositions. Disons même qu'il s'agit là également de personnalités sinon cultes, du moins hors norme. À commencer par Catherine Ringer, jeudi 28 septembre à l'Alhambra. Signature vocale inimitable des Rita Mitsouko, dont elle a partagé les destinées avec son conjoint Fred Chichin jusqu'à la disparition de ce dernier en 2007, Catherine Ringer offre depuis cette fois d'entendre autre chose que le répertoire franco pop du célèbre duo.
Catherine Ringer, figure de la pop française, seule ou avec les Rita Mitsouko.
MATHIAS WALTER
On aime Catherine Ringer pour sa théâtralité, son exubérance? Des émotions explosives, oui, mais la finesse aussi, toute la sensualité dont elle a toujours fait preuve, liée ici à l'écriture unique d'une autre grande dame. Voilà ce que promet «L'érotisme de vivre», à la fois tour de chant et lecture, moment scénique consacré aux poèmes d'Alice Mendelson, poétesse parisienne d'origine ashkénaze, qui, il y a longtemps de cela, avait échappé à la rafle du Vel d'Hiv'. Il y aura un piano pour l'accompagner. Catherine Ringer apparaîtra en rouge sang, certainement. Il sera question d'amour, de beaucoup d'amour.
Ce long week-end qui s'amène se poursuivra samedi 30 septembre, toujours à l'Alhambra, avec ce petit génie de chanteur canadien, Patrick Watson, musicien pop doté d'une faconde inégalable pour faire planer les imaginaires sur des mélodies chargées de cuivres et de guitares. Dimanche 1er octobre, enfin, ce sera au tour de ces autres rêveurs, originaires de Bordeaux ceux-là, la clique Odezenne, de se présenter à Genève, au Groove.
Festival Antigel, info: antigel.ch
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