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Afrique: Un double sommet africain s’achève sans annonces concrètes

AfriqueUn double sommet africain s’achève sans annonces concrètes

Plusieurs chefs d’État africains étaient réunis en Guinée équatoriale pour échanger sur le terrorisme, les mauvaises gouvernances et coups d’État.

Publié aujourd’hui à 23h05

À la surprise générale, les dirigeants africains sont repartis en catimini dans leur pays en soirée, sans cérémonie ni discours de clôture.

À la surprise générale, les dirigeants africains sont repartis en catimini dans leur pays en soirée, sans cérémonie ni discours de clôture.

AFP

Des chefs d’État africains ont clos samedi à Malabo deux sommets extraordinaires en constatant que terrorisme, mauvaise gouvernance et coups d’État pouvaient avoir des liens de causes à effets et aggraver les crises humanitaires qui endeuillent le continent.

Mais aucune mesure concrète pour y remédier n’a été annoncée dans la capitale de la Guinée équatoriale aux clôtures, vendredi, du Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur les crises humanitaires et, samedi, de celui intitulé Terrorisme et changements inconstitutionnels de gouvernements.

À la surprise générale, les dirigeants africains sont repartis en catimini dans leur pays en soirée. Cérémonie et discours de clôture, pourtant annoncés, n’ont pas eu lieu, ce qui laisse présager une absence de consensus. L’ambassadeur équato-guinéen à l’UA, Crisantos Obama Ondo, a cependant assuré à l’AFP qu’une «déclaration» avait été adoptée contenant «une décision importante» sur le terrorisme et les changements inconstitutionnels, mais a refusé d’en livrer la teneur.

Pourtant des constats sombres et sans complaisance ont été dressés devant les dirigeants africains --dont certains au pouvoir depuis des décennies, issus ou non de coups de force-- par le président de la Commission de l’UA Moussa Faki Mahamat. Il les a exhortés à prendre «des mesures concrètes courageuses».

282 millions d’Africains sous-alimentés

Moussa Faki Mahamat a d’abord, vendredi, plaidé pour des mesures «urgentes» pour «environ 113 millions de personnes qui ont besoin d’aide humanitaire» et 282 millions sous-alimentées. Le diplomate tchadien a ensuite estimé samedi que le «terrorisme» djihadiste était «une gangrène qui infecte progressivement toutes les régions du continent, de la Libye au Mozambique, du Mali à la Somalie, en passant par le Sahel, le bassin du lac Tchad et l’est de la République démocratique du Congo».

Après avoir déploré «une insuffisante solidarité africaine envers les pays victimes», Moussa Faki Mahamat a appelé les dirigeants à prendre des mesures concrètes, au premier chef la mise en place d’une force militaire panafricaine, vieux serpent de mer des sommets de l’UA depuis le début des années 2000.

«La volonté politique fait défaut alors que nous avons les moyens et les hommes; les forces africaines comptent quelque 2,7 millions d’hommes, en mobiliser seulement 1 à 2% et les doter de moyens nécessaires permettrait de réduire notre dépendance des forces étrangères», a-t-il martelé.

«L’Afrique est sans doute le dernier continent au monde à vivre avec une telle intensité le terrorisme et où existent encore des changements anticonstitutionnels de gouvernements, et ces deux phénomènes inversent nos priorités de développement», a ensuite asséné Moussa Faki Mahamat devant un auditoire impassible.

«Coups d’État rampant»

Il a sévèrement condamné «le retour en force de coups d’État militaires en Afrique» au motif --fait nouveau invoqué par les putschistes-- de «l’incapacité des gouvernements civils démocratiquement élus à lutter contre le terrorisme». Mais il a aussi fustigé les «coups d’État rampants» que constituent, entre autres, «les modifications de constitutions aux fins de confiscation du pouvoir».

«Mais certains sont d’avis, non sans raison», que ces pratiques «constituent des sources de contestation et d’instabilité (…) qui bloquent toute possibilité d’alternance» et «débouchent sur des coups d’État militaires ou des révoltes, dans certains cas avec un soutien manifestement populaire», a analysé Moussa Faki Mahamat. «Cessons de regarder ailleurs lorsque les pratiques politiques de nos états heurtent les règles et les principes de la gouvernance vertueuse que nous avons unanimement adoptés», a-t-il ajouté.

Plusieurs chefs d’État intervenant, ou leurs représentants, ont, eux, blâmé les «ingérences» étrangères, le «néocolonialisme» de certaines puissances et les «mercenaires» pour expliquer les putschs ou justifier la perpétuation de pouvoirs forts.

AFP

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