Guinea
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Aliou Barry : « La CEDEAO est en train de récolter ce qu’elle a semé. »

La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest joue sa survie face à la floraison des coups d’État en Afrique de l’Ouest, avec le Niger qui s’est ajouté à la Guinée, au Mali et au Burkina Faso.

Aliou Barry, politologue et président du parti les Sociaux-démocrates de Guinée, pense que l’organisation sous-régionale récolte le fruit de sa semence à cause de son manque de fermeté face au premier coup d’État au Mali qui a renversé. Il s’est exprimé sur le sujet lié aux coups d’État chez nos confrères de FIM FM.

« La CEDEAO est en train de récolter ce qu’elle a semé parce qu’elle n’a pas pu réagir très tôt face au premier coup d’État survenu au Mali avant le deuxième et au Burkina Faso (…) », a-t-il dit.

En plus, il pense que les trois autres coups d’État sont intervenus à la suite de celui du Mali, face auquel la CEDEAO n’a pas été suffisamment ferme et exigeante pour éviter d’autres prises de pouvoir par le billet des armes dans la zone ouest-africaine.

« Aujourd’hui, il y a celui de la Guinée et le Niger qui se rajoutent. Donc, il y a une floraison de coups d’État qui pose un réel problème. À mon avis, le coup d’État du Mali a été la première goutte d’eau. C’est là où la CEDEAO devrait être ferme pour exiger une transition qui ne prend pas du temps, parce qu’une transition qui prend 2 ou 3 ans, ce n’est plus une transition », a-t-il soutenu.

Plus loin, Aliou Barry s’est interrogé sur l’importance des forces armées des pays en gestation démocratique, vu qu’elles prennent de force le pouvoir dans ces pays.

« Personnellement, j’ai beaucoup écrit là-dessus. Quels sont le rôle, la mission et la place des forces de défense dans des pays en gestation démocratique ? », s’est interrogé.

Aliou Barry a accusé la CEDEAO de ne pas prendre en considération la question liée au rôle et à la fonction des forces armées de ses pays membres.

« La CEDEAO n’a jamais voulu prendre ce problème à bras le corps. Parce que vous imaginez le Niger et tous ces pays-là sortent des processus électoraux coûteux avec un financement de la CEDEAO et des partenaires internationaux (…) », a-t-il indiqué.

Sur le cas spécifique du Niger, le président des sociaux-démocrates de Guinée a rappelé que ce pays n’est pas à sa première tentative de prise de pouvoir par les hommes en tenue.

« Si vous vous rappelez, au Niger, il y a eu déjà une tentative de coup d’État deux jours avant l’installation du président Mohamed Bazoum. », a-t-il rappelé.

En outre, ce leader politique s’est prononcé sur la sortie du CNRD qui prédit ‘’la dislocation’’ de la CEDEAO si celle-ci mettait en exécution ‘’d’intervenir militairement’’ au Niger. Pour lui, l’organisation sera disloquée si elle reste inactive face aux putschistes des 4 pays en transition militaire.

« Ce que le CNRD pose en disant que ça risque d’être la dislocation de la CEDEAO. À mon avis, si la CEDEAO reste inactive sur les quatre transitions, je pense qu’on s’acheminera vers sa dislocation ; parce que tout citoyen se pose aujourd’hui la question : à quoi sert cette organisation si elle ne peut même pas régler le problème des transitions militaires ? », a indiqué Aliou Barry.

À 72 heures de la fin de l’ultimatum de la CEDEAO donné aux putschistes nigériens de quitter le pouvoir, au risque de voir une intervention militaire pour les déloger du palais présidentiel, Aliou Barry s’inquiète sur le sort du président Mohamed Bazoum en cas d’intervention militaire dans le pays.

Ibrahima Sory Soumah