L’assainissement de la Caisse de prévoyance du personnel de l’État de Fribourg a passé la rampe. Il s’agit d’une victoire pour le gouvernement.
Publié aujourd’hui à 13h19

Assemblée du syndicat SSP lors d’une journée d’actions et de grève contre la reforme de la Caisse de prévoyance du personnel de l’État de Fribourg.
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Le peuple fribourgeois a accepté dimanche l’assainissement de la Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat de Fribourg (CPPEF), un objet soumis au référendum obligatoire. Le oui l’a emporté avec 69,79% des voix, le taux de participation ayant atteint 43,4%.
Ce résultat constitue une victoire pour le conseiller d’Etat Georges Godel. Le grand argentier cantonal aura bataillé deux ans et demi pour parvenir à mener à bien une réforme qui doit permettre à la CPPEF d’atteindre un taux de couverture de 80% en 2052, en vertu des normes fédérales, sans trop pénaliser les employés les plus âgés.
Mesures compensatoires
L’abandon du principe de solidarité est devenu la norme en Suisse. Il s’accompagne de mesures «transitoires et compensatoires» pour atténuer la baisse des rentes futures. La réforme prévoit de limiter la diminution des retraites à 9,5% pour un âge de 64 ans, en tablant sur un taux d’intérêt crédité sur les avoirs vieillesse de 2,5%.
Le paquet comprend des mesures pour le personnel dès 45 ans à hauteur de 380 millions de francs pour l’employeur, dont 330 millions pour le canton, représentant près du tiers de sa fortune. S’y ajoute une hausse paritaire des cotisations de 1% (avec un coût net pour les collectivités publiques de 10 millions par an).
Il y a aussi l’introduction d’un système de bonifications croissantes avec l’âge. Le Conseil d’État a encore prévu une revalorisation salariale de 0,25% pour tout le personnel (3,6 millions par an). Le coût théorique total de la réforme atteint 1,4 milliard de francs, réparti entre employés et employeurs.
Le front syndical, emmené notamment par Gaétan Zurkinden, secrétaire régional du SSP, dénonce la «symétrie des sacrifices», vantée par Georges Godel. Il déplore encore «un projet injuste, qui affaiblit le service public», alors qu’Anne-Claude Demierre y voit justement le moyen d’assurer un service public de qualité.