Éditrice de l’œuvre du Vaudois dans la Pléiade, la chercheuse lausannoise José-Flore Tappy a pénétré son travail pendant cinq ans et en retient de grandes leçons de vie.
Publié aujourd’hui à 19h12

José-Flore Tappy: «Jaccottet est un grand poète parce qu’il n’est pas seulement poète, c’était un homme très complet et il était avant tout grand lecteur.»
UNIL, Félix Imhof
Il y a sept ans presque jour pour jour, Philippe Jaccottet entrait dans la Pléiade, en rare auteur à recevoir de son vivant cette consécration. La Lausannoise José-Flore Tappy était à ses côtés, en responsable de cette édition dans le cadre du Centre de recherche des lettres romandes de l’Université de Lausanne. Et c’est elle aussi qui a signé l’appareil critique qui l’accompagne.
«Lorsqu’il est venu me proposer ce travail d’édition, je lui ai dit que je n’avais pas de doctorat, il m’a répondu que lui non plus.»

L’édition des œuvres de Jaccottet dans la Pléiade date de 2014.
«Lorsqu’il est venu me proposer ce travail, je lui ai dit que je n’avais pas de doctorat, il m’a répondu que lui non plus mais que c’était parce que j’étais poète qu’il m’avait choisie.» L’aventure titanesque – cinq ans de travail – a mené la chercheuse aux sources de l’écriture du poète, grand lecteur, «qui s’est constamment nourri de la littérature européenne. Il nous a donné accès à ses brouillons, chose rarissime et expérience unique pour nous que de pouvoir mesurer le travail considérable qui est d’écrire. Il ne s’agit nullement d’une inspiration qui vient d’en haut mais plutôt d’un long combat sur le papier avec ses doutes, ses moments de vide et de fatigue induits par une intense activité parallèle.»