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Sondage parmi 4000 résidents: Les Genevois s'inquiètent moins pour leur sécurité

Sondage parmi 4000 résidentsLes Genevois s'inquiètent moins pour leur sécurité

Le nombre de femmes se sentant menacées dans l'espace public, en revanche, reste «élevé», selon une étude.

Le sentiment d'insécurité recule à Genève, selon les déclarations de 4000 personnes sondées.

Le sentiment d'insécurité recule à Genève, selon les déclarations de 4000 personnes sondées.

ENRICO GASTALDELLO / AZZUROMATTO

Avez-vous peur lorsque vous vous promenez seul le soir après 22 h? Avez-vous subi du harcèlement de rue? Pour la septième fois, quelque 4000 Genevois ont été sondés dans le cadre du Diagnostic local de sécurité (DLS). Verdict: alors que la petite et moyenne criminalité poursuit sa baisse, les habitants interrogés se disent moins préoccupés par les questions sécuritaires, exception faite des jeunes femmes. Retour sur ce sondage qui, pour la première fois, montre l'évolution du harcèlement de rue.

Des questions liées à ce phénomène particulier ont été intégrées à l'étude pour la première fois en 2020. Trois ans plus tard, on remarque que le harcèlement de rue, qui touche plus particulièrement les jeunes femmes de 15 à 24 ans, reste un vrai problème d'actualité: le pourcentage de personnes déclarant en avoir subi durant les cinq dernières années n'a effectivement baissé que de 1% (22,7%).

Parkings et arrêts de bus

Conséquence: le taux de femmes qui ne se sentent pas en sécurité dans l'espace public reste élevé, relève l'étude. Près de 40% des femmes interrogées disent avoir peur lors de leurs sorties nocturnes. Quand elles ont entre 15 et 24 ans et dès 64 ans, près de la moitié d’entre elles confient craindre pour leur intégrité physique, notamment aux abords des gares, des arrêts de bus ou dans les parkings souterrains.

À titre d'exemple, la gare Cornavin arrive en tête des sites anxiogènes, souvent associée aux quartiers de Plainpalais, Jonction et Acacias. Les sondées confient leur peur d'y être agressées, notamment sexuellement, ou de s'y faire harceler. Mais, de manière générale, dans la population globale, on évite moins les endroits jugés «dangereux» qu'en 2013 (-15%), tempère le DLS.

Car les conclusions de l'étude montrent en effet que le sentiment global d'insécurité, en revanche, a baissé à Genève. Un participant sur trois dit ne plus se sentir angoissé en se baladant le soir dans les rues du canton, soit 3% de moins que lors de la dernière édition. Ce taux rejoint celui de 2007, selon les chiffres du Département des institutions et du numérique (DIN), qui a mandaté ce diagnostic. En bref, la sécurité n'est désormais la principale préoccupation que d'une personne sur dix, selon le DLS: le logement est passé au sommet des priorités.

Alors, qu’est-ce qui inquiète encore les Genevois en termes de sécurité? En lien avec la criminalité informatique, beaucoup redoutent l'utilisation frauduleuse de leur carte de crédit et le vol de leurs données personnelles. Un sondé sur dix dit avoir été victime d'une tentative de vol ou d'escroquerie depuis un an.

Vitesse sur les trottoirs

Certaines incivilités, toujours à la baisse selon ce bilan, continuent de déranger de nombreux Genevois. Le trafic de drogue, les groupes de noctambules bruyants, les trottinettes et autres moyens de transport circulant sur les trottoirs crispent les interrogés, d'autant plus s'ils sont âgés. C'est d'ailleurs en lien avec ces nuisances, de manière générale, que les appels au 117 ont augmenté de 12% depuis 2019, selon les chiffres de la police.

Ce rapport reste toutefois à nuancer: plus de la moitié des personnes interrogées estiment que la sécurité se dégrade à Genève. Une inquiétude plus légère lorsqu'on aborde la commune de résidence des sondés (Vernier, où le taux d'insécurité est le plus fort, Carouge, Plan-les-Ouates, Lancy et Meyrin, toutes au bénéfice d'un contrat local de sécurité).

Les participants recommandent notamment une présence policière plus marquée, un renforcement de la lutte contre le trafic de stupéfiants ou la délinquance juvénile, davantage de caméras et d'éclairage public. Les priorités changent toutefois en fonction des communes et des âges: pour un jeune sur quatre par exemple, la lutte contre le harcèlement de rue devrait être la priorité de la police municipale.

À noter que la Ville de Genève a conclu une convention avec Vernier et Lancy pour que ces communes puissent aussi utiliser l’application «Genève en poche», qui permet de signaler des cas de harcèlement de rue.

Précisions que le DLS, réalisé par l'ONG Coginta, ne relate pas que le sondage. Il présente également des statistiques qui semblent aller dans le même sens que les tendances présentées plus haut. Une baisse de la petite et moyenne criminalité, avec 24 cas pour 1000 habitants contre 60 en 2010, accompagne une diminution (moins forte) des délits contre les personnes. La prochaine statistique policière permettra de savoir si cette tendance se poursuit.

Chloé Dethurens est journaliste au sein de la rubrique genevoise depuis 2019. Elle écrit pour la Tribune de Genève depuis 2007. Plus d'infos

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