Les transformations de cet édifice de 1905 se feront en conservant une partie de ses fenêtres d’origine en chêne, avec leur double vitrage hivernal.
Publié aujourd’hui à 19h44

La façade nord du collège de Granges-près-Marnand conservera notamment ses fenêtres en chêne d’origine.
JEAN-PAUL GUINNARD – A
La sauvegarde des fenêtres d’origine, en chêne avec leur double vitrage hivernal, à condition de les adapter au standard de confort et d’efficacité énergétique actuel pour la façade nord. Le changement de ces ouvertures sur la façade sud. Et l’établissement de nouveaux devis afin de maintenir ces anciennes pièces de menuiserie concernant les côtés est et ouest du collège de Granges-près-Marnand.
Dans le litige opposant la section vaudoise de Patrimoine suisse à la Commune de Valbroye, le conseiller d’État Pascal Broulis, chef du département en charge du patrimoine bâti du canton, a revêtu le costume de Salomon, ces derniers jours, dans le cadre d’une conciliation. À la clé, une partie des fenêtres historiques du collège pourront être conservées. Le bâtiment de 1905 est classé en note 2 au recensement architectural du Canton.
Pour rappel, l’association avait fait recours, en décembre 2019, contre la décision de la Municipalité de lever l’opposition qu’elle avait déposée lors de l’enquête. Alors que Valbroye voulait changer les fenêtres pour économiser de l’énergie, Patrimoine suisse préconisait de conserver les ouvertures d’origine, en chêne, et les fenêtres d’hiver. En décembre dernier, la Cour de droit administratif et public (CDAP) a donné raison à la Commune.
Médiation cantonale
«Un arrêt qui donne un mauvais signal car cela signifie qu’il n’est même pas possible de protéger les fenêtres d’un bâtiment en note 2 à l’inventaire», souligne Béatrice Lovis, présidente de la section vaudoise, qui a ainsi sollicité l’intervention du ministre pour éviter un recours au Tribunal fédéral. Au cours de séances organisées en janvier, l’accord a donc pu être conclu, permettant de sauvegarder un patrimoine particulièrement menacé.
«Nous avons été sensibilisés à cette problématique patrimoniale, mais il était impératif que le maintien de ces fenêtres soit possible pour autant que cela reste dans l’enveloppe financière accordée courant 2019. Après avoir gagné à la CDAP, on ne se voyait pas aller demander une rallonge», relève de son côté le municipal Patrice Favre, en charge des Bâtiments et des Finances.
«Après avoir gagné à la CDAP, on ne se voyait pas aller demander une rallonge.»
Mandatée par le Canton, une étude indépendante a conclu au bon état de conservation d’une partie des menuiseries. La solution retenue pour la face nord sera d’ajouter un verre isolant sur les fenêtres extérieures, tout en conservant les battants intérieurs. Elle sera aussi appliquée sur les façades est et ouest, pour autant que le surcoût reste dans l’enveloppe votée. «Nous sommes persuadés que les nouveaux devis montreront que ce sera le cas et serions même prêts à participer si l’enveloppe devait être légèrement dépassée, car ce dossier est emblématique à nos yeux», conclut Béatrice Lovis.