Retour des grands carnivoresIl est «peu probable» que le loup nous amène la rage
Le Canton se veut rassurant quant au risque de transmission de la maladie par des loups venus d’Europe de l’Est. Des analyses seront toutefois lancées.

Le risque de retour de la rage par l'intermédiaire du loup est faible, selon le Canton.
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On connaît désormais les réponses du Canton aux questions posées par les élus PLR en mai dernier. Au lendemain de la publication du Plan loup version vaudoise, le parti avait voulu pousser l'État à «approfondir les réflexions» avec une série d'objets parlementaires: sera-t-il possible de recruter les chiens de berger dans d'autres races que celles reconnues? Est-il légal de rentrer le bétail durant la nuit? Ou encore, se demandait le député et agriculteur Olivier Petermann, le loup risque-t-il de nous amener la rage?
A priori pas, rassure le Canton, qui a répondu aux élus jeudi dernier. Le député avait pourtant de quoi s'inquiéter. Si la rage a été officiellement éradiquée en 1998 en Suisse, il reste des foyers de rage vulpine en Europe de l’Est, notamment en Slovénie et en Croatie, ce qui a provoqué un retour momentané de la rage en Italie dans les années 2000. Or, le loup est capable de franchir de grandes distances, et il en vient.
Analyses sur les loups régulés
Ces dix dernières années, le réseau national d'épidémiosurveillance d'animaux domestiques et sauvages a détecté deux cas de rage chez des chauves-souris uniquement, rassure le Canton, qui se montre toutefois prudent sur le potentiel de détection chez un loup. Le virus n'est pas détectable sur les proies laissées sur l'alpage, mais bien dans le système nerveux du prédateur. Il faut donc mener un dépistage sur le loup directement, quand celui-ci est abattu. Des tests qui ne sont visiblement pas effectués pour l'heure et que l'État compte désormais pratiquer systématiquement.
En fait, le risque de retour de la rage par l'intermédiaire du loup est faible, poursuit l'État. Les foyers sont «à l'extrême est de l'Europe» et le délai d'incubation de la maladie est inférieur au temps de migration d'un loup. Le plus grand risque réside, encore et toujours, dans l'importation illégale d'animaux de compagnie.
«Le plus grand risque de retour de la rage réside, encore et toujours, dans l'importation illégale d'animaux de compagnie.»
On lira encore dans les réponses du Canton aux députés que la Confédération réfléchit à d'autres races de chiens de troupeau, que le risque d'attaque du loup sur un promeneur ou un vététiste reste «absolument marginal», que les normes des paiements directs encadrant l'attachement des veaux ou la détention de bétail à l'intérieur dataient d'avant le retour du loup, ou encore que le loup «coûte» aujourd'hui 97'359 fr. d'indemnité, contre 668'348 pour le sanglier.
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