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Pugilat entre politiques à Genève: Coups de poing à la Fondetec

Pugilat entre politiques à GenèveCoups de poing à la Fondetec

Le représentant du MCG a violemment frappé un délégué communiste lors d’une séance du conseil de fondation. Une plainte pénale a été déposée. 

Esteban Munoz, au centre, entouré de membres de son comité de soutien. Le délégué Ensemble à Gauche raconte avoir été jeté à terre et roué de coups lors d’une séance du conseil de fondation. 

Esteban Munoz, au centre, entouré de membres de son comité de soutien. Le délégué Ensemble à Gauche raconte avoir été jeté à terre et roué de coups lors d’une séance du conseil de fondation. 

LAURENT GUIRAUD

À entendre la victime, l’agression a été d’une violence rare, inattendue, inacceptable. Esteban Munoz, membre du Parti communiste et délégué d’Ensemble à Gauche (EàG) au sein de la Fondetec, a été jeté à terre de sa chaise. Puis il a reçu une salve de coups de poing, nécessitant l’intervention de collègues.

Les faits se sont produits le 26 janvier lors de la dernière séance du conseil de fondation de la Fondetec, l’organisme en ville de Genève chargé d’accompagner les entreprises. L’auteur des coups: Thomas Zogg, ancien conseiller municipal désigné par le MCG. L’homme n’est plus conseiller municipal, mais il représente son parti au sein de la fondation soumise à la surveillance des élus de la Ville de Genève.

Quelles suites politiques?

Jeudi, le membre du Parti communiste genevois a décrit les événements à la presse. À ses côtés, un comité de soutien s’est formé en quelques jours. «Les discussions portaient sur le vote du budget. J’étais en faveur d’une indexation au coût de la vie, le représentant MCG ne l’était pas», raconte Esteban Munoz. Sans prononcer le nom de son collègue, il décrit alors les insultes reçues. «J’ai gardé mon sang-froid et exigé des excuses», poursuit-il. 

Thomas Zogg serait alors sorti de la salle. De retour, il aurait refusé de formuler des excuses, se serait approché de son collègue pour le mettre à terre et lui asséner plusieurs coups de poing.

«Je représente tout ce dont le MCG a horreur.»

Esteban Munoz, délégué Ensemble à Gauche au conseil de fondation de la Fondetec

Esteban Munoz a déposé une plainte pénale. Avec le comité de soutien formé d’élus, de militants de gauche et de syndicalistes, il exige désormais des sanctions politiques. «Je représente tout ce dont le MCG a horreur, mais j’assume mon idéologie communiste et je me battrai de toutes mes forces contre le fléau de l’extrême droite», dit-il.

Jeudi, le message s’adressait donc principalement au Conseil municipal de la Ville de Genève. Car les élus municipaux sont non seulement chargés de valider les candidats envoyés par les partis dans les divers conseils de fondation (parmi lesquels celui de la Fondetec), mais peuvent également révoquer un délégué en cas de mauvais comportements. La question pourrait donc surgir lors du Conseil municipal la semaine prochaine.

C’est lui qui a commencé

Mais voilà. Juste après la conférence de presse, un communiqué du MCG tombe avec un titre en majuscules: «Le représentant du MCG agressé à la Fondetec».

«Il est difficile de savoir qui a commencé.»

François Baertschi, président du MCG

Au téléphone, le président du parti François Baertschi déroule une autre version que celle d’Esteban Munoz. «À la suite d’un désaccord avec la présidente de séance, notre représentant a pris la décision de partir mais en a été empêché par le représentant d’EàG, qui se serait agrippé à lui puis l’aurait frappé; le représentant du MCG aurait été dès lors contraint de répliquer pour pouvoir partir.»

En somme, «il est difficile de savoir qui a commencé», selon François Baertschi, qui reconnaît que le délégué MCG a un «certain tempérament». Quant à Thomas Zogg, il ne souhaite pas s’exprimer vu qu’il a également déposé une plainte et que l’affaire se trouve en main de la justice. 

Après ce ping-pong, nous aurions voulu entendre la version de la présidente du conseil de fondation et des autres membres du collège. Aucun n’a répondu à nos appels. Sans doute réservent-ils leurs réponses au Conseil municipal et au Ministère public sur une empoignade dont la classe politique genevoise se serait bien passée. 

Luca Di Stefano est journaliste à la rubrique genevoise depuis 2013. Diplômé de l'Académie du journalisme et des médias (AJM), il couvre en particulier l'actualité judiciaire. Plus d'infos@LucaDiStefano10

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