L’an dernier, la pose de panneaux d’interdiction d’accès à la réserve naturelle avait contrarié les visiteurs. Des compromis ont été négociés.
Publié aujourd’hui à 08h16

Le pictogramme d’un piéton barré est trompeur: il ne signifie pas que l’accès est interdit, mais que le piéton ne doit pas quitter les chemins. Ce panneau sera changé car les tracés des chemins ont été revus.
CHRISTIAN BRUN
Les usagers du Bois de Chênes à Genolier peuvent être rassurés. Il n’y aura pas de «gendarme» derrière chaque arbre prêt à sanctionner les contrevenants au règlement par des amendes allant jusqu’à 5000 francs. L’an dernier, c’est pourtant ce que la députée de Gland Marion Wahlen avait craint en découvrant de nouveaux panneaux d’interdiction aux abords de la réserve naturelle. Elle avait réagi en déposant une interpellation intitulée «Des sentiers à prix d’or… quel avenir pour les usagers du Bois de Chênes?».
«Il était important d’avoir les garanties que les usagers continueront à être accueillis avec bienveillance.»
Ces derniers mois, des compromis ont été négociés. La réponse du Conseil d’État à son interpellation, mardi 24 novembre, et l’arrêté de classement de la réserve naturelle actuellement à l’enquête ont amené des clarifications que la députée juge satisfaisantes. «Il était important d’avoir les garanties que les usagers continueront à être accueillis avec bienveillance et que des amendes ne seront distribuées qu’en dernier recours», souligne-t-elle.

Le Bois de Chênes est divisé en trois sous-périmètres.
D’une surface totale de 278 hectares, le Bois de Chênes est un des premiers sites naturels que le Canton a décidé de protéger par un arrêté en 1966. Il est considéré comme faisant partie des paysages les plus précieux de la Suisse. En son cœur, il comprend une réserve intégrale et scientifique de 37 hectares (laissée à elle-même, sans aucune intervention humaine) qui a vocation de recherche et non pas d’accueil ou d’éducation. Raison pour laquelle son accès est limité, mais pas interdit (voir encadré).

Le public ne doit pas s’écarter des sentiers à l’intérieur de la réserve intégrale du Bois de Chênes.
VANESSA CARDOSO/24HEURES
«Le public a toujours eu l’obligation d’emprunter certains chemins pour traverser la réserve. Mais avec le temps, de nouveaux sentiers sont apparus, explique Georges Richard, président de la Fondation du Bois de Chênes. Ce nouvel arrêté a redéfini des tracés en commun accord avec les autres parties concernées.» Désormais, les chemins répondent au souhait de pouvoir traverser la réserve du nord au sud et d’est en ouest en gardant l’accès à une des rives lac Vert.
Magnifique espace de liberté
Hors de la réserve intégrale, dans la zone 2 (il y en a trois) d’une centaine d’hectares, l’accès du public n’est pas réglementé. Pour une bonne cohabitation des différents usagers, l’arrêté précise toutefois quels cheminements peuvent être empruntés par les cavaliers, les piétons et les cyclistes. Il est interdit de camper et les feux ne peuvent être allumés qu’aux endroits prévus à cet effet.
«Il ne faut pas se focaliser sur la réglementation de la réserve intégrale. En dehors de cette zone, le public peut profiter d’un magnifique espace de liberté, où des places ont été aménagées pour accueillir les familles et les classes d’élèves», se réjouit Georges Richard. De nouveaux panneaux seront posés sitôt la décision de classement entrée en force. Une signalisation complémentaire à celle précisant les règles d’usage sera aussi installée aux entrées principales du site.