Des juifs abandonnés à leur solitude, un journal lâché dans son combat, les plaidoiries des parties civiles sont sévères mais elles notent un espoir.
Publié aujourd’hui à 20h56

Me Richard Malka pendant sa plaidoirie.
AFP
Retardé de plusieurs semaines en raison du Covid-19 qui a frappé certains accusés, le procès des attentats de janvier 2015 est entré dans sa phase finale avec les plaidoiries des parties civiles. Deux moments particulièrement forts ont dominé: l’intervention de Patrick Klugman, au nom de plusieurs otages de l’Hyper Cacher, et celle de Richard Malka, l’avocat de «Charlie Hebdo».
«Depuis janvier 2015, chaque Français juif sait qu’il est une cible, je vous demande d’entendre cette phrase terrible.»
Me Klugman remonte à l’attentat de la rue Copernic, en 1980, et il rappelle le lapsus glaçant du premier ministre de l’époque, Raymond Barre, sur un «attentat odieux […] qui voulait frapper les Israélites et qui a frappé des Français innocents»… Multipliant les exemples, il estime qu’une forme d’indifférence s’est installée en France sur les attentats contre les juifs. «Savez-vous combien de fois le mot «antisémitisme» est cité dans les 271 pages de l’ordonnance d’accusation de notre procès? Une fois, une seule fois!»