Switzerland
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Portrait: Mirko Rochat, l'humoriste aux mille visages

PortraitMirko Rochat, l'humoriste aux mille visages

«En toute discrétion» est son deuxième spectacle et il le jouera vendredi soir au Caveau. Rencontre.

Le 29 septembre, l'humoriste romand Mirko Rochat donnera son spectacle au Caveau.

Le 29 septembre, l'humoriste romand Mirko Rochat donnera son spectacle au Caveau.

DR

Ce n'est pas un petit jeune qui débute, mais il a la même énergie, des envies à revendre et un volontarisme qu'on observe rarement. Le 29 septembre, l'humoriste romand Mirko Rochat donnera son spectacle au Caveau, «En toute discrétion». Au menu, des sketches, des déguisements, des vannes et un peu de folie. «Je ne me définis pas comme un stand-uppeur, nous assure-t-il, alors qu'on le retrouve vers Cornavin. Plutôt comme un comédien. Ce que j'aime, c'est jouer plusieurs personnages. Lorsque j'étais petit, je regardais différents humoristes comme François Silvant ou Muriel Robin. Et je me demandais si je devais faire comme eux. Je n'ai pas suivi d'école et je suis un peu un ovni dans les comedy clubs, où on a très peu de temps pour accrocher le public, ce qui rend l'exercice assez difficile.»

Pour son premier spectacle, qui s'intitulait «Supermâle», Mirko Rochat avoue pourtant avoir un peu pioché dans les codes du stand-up. «Pour le deuxième, je voulais qu'il n'y ait que des personnages. Donc je joue aussi bien une mariée, un Viking, un petit voyou en réinsertion et ainsi de suite. Chaque fois, ce sont des univers très différents, mais tous reliés à moi. La moitié sont des femmes. Dans ce cas, je travestis la voix et l'attitude.» Le goût du jeu et de l'inversion de personnalité, Mirko Rochat l'a depuis très longtemps. Il est même passé du métier d'horticulteur à celui d'humoriste. «Rien à voir, en effet. J'ai étudié à Morges et Gland. Et ensuite, après quinze ans de travail comme responsable chez Coop, je me suis laissé tenter par autre chose. C'est un ami qui m'a conseillé d'aller voir du côté des comedy clubs. J'ai donc d'abord jeté un œil comme spectateur.»

Découvert par Barbezat

C'était un plateau libre, comme il en existe tant. «Je n'avais jamais fait de stage de théâtre ni d'impro. J'avais 29 ans et ça a été douloureux. La première fois sur scène, j'avais écrit un petit truc pas du tout adapté. C'était à Neuchâtel et j'y suis allé dans l'esprit stand-up. Pour vous donner un ordre d'idées, Thomas Wiesel et Marina Rollman ont commencé peu de temps après moi. Mais je suis aussi allé dans des grosses machines, comme «La revue vaudoise» ou des premières parties de Jean-Luc Barbezat. Et cela apporte de la visibilité.»

Car oui, il faut le préciser, Mirko Rochat avait à ses débuts été remarqué par Barbezat. C'était en 2012, et ce dernier lui avait offert de jouer en première partie de son spectacle. «Je me souviens qu'il était guest sur un plateau auquel je participais. Et il m'avait dit, je le cite de tête: «Toi, je ne sais pas d'où tu viens, mais je peux te dire que tu vas rester sur scène.» Je n'ai pas tout de suite mesuré la portée de cette phrase. Il est d'ailleurs revenu me voir et m'a suggéré d'envisager un spectacle. Puis cela s'est enchaîné, notamment au Montreux Comedy et au Festival Morges-sous-Rire en 2017, qui avait été remporté par Antoine Maulini.»

Une part de féminité

«En toute discrétion» est en somme l'aboutissement de ces expériences. «L'ensemble prend le contrepied de tous ces personnages qui cherchent à briller et à s'exposer. Aujourd'hui, un tiers des personnalités sont issues des réseaux sociaux. Mais pas tous. Dans mon spectacle, j'imagine Fanny Ardant dans «Rendez-vous en terre inconnue».»

Pour ce qui est des réseaux, l'humoriste possède une page Facebook et un compte Instagram. «Rien ailleurs. Pas de Twitter ni de TikTok. Ce spectacle, je ne l'ai pas encore énormément joué. Il a été rodé durant le Covid. Dans le premier, «Supermâle», j'évoquais surtout la part de féminité qu'il y a chez les hommes. Tous les personnages étaient névrosés. La metteuse en scène, Antonia de Rendinger, m'avait conseillé de creuser encore davantage les failles de celles et ceux que j'interprète.»

Aujourd'hui, Mirko Rochat avoue ne pas connaître ses limites en termes de création de personnages. «Si je crée un jour un troisième spectacle, je jouerai peut-être une influenceuse. Sans oublier que celles-ci imitent déjà des personnages. Mon ambition, c'est de pouvoir jouer le plus longtemps possible. Et d'en vivre. Dans l'état actuel, c'est le cas grâce aux cachets ou à la billetterie. Je n'ai pas de charges, je vis dans la maison familiale. J'ai fait les revues vaudoise et fribourgeoise. Et je suis le premier étonné lorsque je remplis des salles.»

«En toute discrétion», Théâtre Le Caveau, 9, avenue de Sainte-Clotilde, vendredi 29 septembre, 20 heures. theatrelecaveau.ch

Pascal Gavillet est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1992. Il s’occupe principalement de cinéma, mais il lui arrive aussi d’écrire sur d’autres domaines. En particulier les sciences. A ce titre, il est également mathématicien.Plus d'infos@PascalGavillet

Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.