Patrimoine genevoisUn rempart du XVIIIe siècle refait surface
L’exploration de caves condamnées sous la promenade du Pin, vers le boulevard Helvétique, a permis de découvrir en août un vestige des anciennes fortifications.

Le vestige découvert en août – ici en bleu –, sur une vue du Bastion du Pin prise vers 1860.
BIBLIOTHÈQUE DE GENÈVE
Un pan de l’histoire genevoise vient de refaire surface: l’Office du patrimoine et des sites a découvert en août un rempart du XVIIIe siècle, sous la promenade du Pin, près du boulevard Helvétique. Cette découverte «exceptionnelle» est l’un des derniers témoins d’un bastion construit en 1720-1722 pour protéger l’angle sud-est de la Vieille-Ville, indique ce jeudi le Département du territoire (DT) dans un communiqué.
C’est grâce à l’ouverture et à l’exploration de caves condamnées que ce vestige de 19 mètres de long et de 2,9 mètres d’épaisseur a pu être repéré.

La muraille a été noyée dans le mur de soutènement construit pour supporter le parc, le long du boulevard Helvétique.
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Onze bastions et 9000 gardes
En 1715, Genève se dote d’une nouvelle enceinte, achevée en 1750. Le Bastion du Pin, dont fait partie le vestige découvert, est constitué alors d’une plate-forme triangulaire de 120 à 150 mètres de largeur défendue par 320 hommes et onze canons. Le rempart atteint les 8,80 mètres de hauteur et est entouré par des fossés.
«Sous la promenade du Pin, un tronçon de la face du bastion a échappé miraculeusement à la démolition.»
À ce moment-là, la ville est ceinte d’une couronne fortifiée qui couvre 51 hectares et s’étend sur 5,5 kilomètres de longueur. Ce dispositif «gigantesque» offre à Genève une triple défense, rappelle le DT, avec onze bastions raccordés par des courtines, une garnison de 9000 hommes et 260 canons.

La couronne fortifiée couvre 51 hectares et s’étend sur 5,5 kilomètres de longueur.
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Destruction dès 1849
Puis, dès 1849, les remparts sont peu à peu détruits. Le Bastion du Pin, lui, est d’abord converti en parc public – l’actuelle Promenade du Pin – et doté d’un pont suspendu, avant que sa plate-forme ne soit finalement détruite en 1861 pour faire place aux immeubles et aux rues de la ceinture Fazyste.
«Sous la promenade du Pin, un tronçon de la face du bastion a échappé miraculeusement à la démolition. La muraille a été noyée dans le mur de soutènement construit pour supporter le parc, le long du boulevard Helvétique.»
L’an passé, des vestiges d’un autre bastion – d’Yvoy – avaient été mis à jour lors de la restauration et du réaménagement des bâtiments de l’Université. La muraille a été conservée et mise en valeur.

L’an passé, des vestiges d’un autre bastion – d’Yvoy – ont été mis à jour.
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