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«Pas touche à nos corps !»: Grande mobilisation pour défendre l’avortement aux Etats-Unis

«Pas touche à nos corps !»Grande mobilisation pour défendre l’avortement aux Etats-Unis

Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues américaines pour défendre le droit d’avorter, menacé par la Cour Suprême.

Publié aujourd’hui à 21h00

Des manifestants pro-avortement rassemblés à Washington, le 14 mai 2022.

Des manifestants pro-avortement rassemblés à Washington, le 14 mai 2022.

keystone-sda.ch

Ce samedi, quelque 450 cortèges sont organisés à travers le pays, dont des grandes marches à Washington, New York, Chicago, Austin et Los Angeles. «Nous en avons fini avec les attaques contre l’avortement. Nous manifestons aujourd’hui pour le dire haut et fort: pas touche à nos corps», a affirmé samedi dans un tweet Women’s March, l’une des organisations à l’origine de cette grande journée d’action.

Dans la capitale, le défilé doit débuter à 14H00 heure locale (18H00 GMT) pour se diriger vers le bâtiment de la Cour suprême. Au moins 17.000 personnes sont attendues, selon les organisateurs.

Un droit vieux de 50 ans

Même s’il est soutenu par une majorité de la population, selon de récents sondages, le droit à l’avortement est un sujet de société très clivant depuis l’arrêt historique «Roe v. Wade» de janvier 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse.

La Cour suprême, qui doit rendre sa décision d’ici fin juin sur une loi du Mississippi limitant les délais légaux pour avorter, est dans la tourmente depuis début mai et la révélation par le site d’informations Politico d’un projet d’arrêt qui, s’il est adopté tel quel, accordera aux Etats américains le droit d’interdire ou d’autoriser les IVG.

L’avortement est déjà restreint dans 23 Etats dirigés par les républicains et d’autres attendent la décision de la Cour suprême, désormais résolument ancrée dans le conservatisme, pour suivre cette voie. Une vingtaine d’Etats conservateurs ont déjà promis de le rendre illégal, certains même en cas de viol ou d’inceste, ce qui forcerait les femmes à voyager plusieurs milliers de kilomètres pour se faire avorter.

Depuis les révélations de Politico, des groupes – plus ou moins denses – viennent tous les soirs crier leur colère devant le temple américain du droit, imposant bâtiment de marbre blanc désormais protégé par un grillage.

 «Cela va être horrible» 

Si l’arrêt est annulé, «cela va être horrible» a prédit à l’AFP Linda Coffee, qui représentait à l’époque Jane Roe, et qui aujourd’hui fustige une «minorité très bruyante» d’opposants à l’avortement.

Les élus démocrates au Congrès, qui ont promis de protéger le droit à l’avortement dans les Etats où ils sont majoritaires, ont eux aussi appelé vendredi à une mobilisation d’ampleur en se rassemblant sur les marches du Congrès qui fait face à la Cour suprême. «Nous n’arrêterons pas de nous battre jusqu’à ce que tout le monde, et je dis bien tout le monde, ait accès à des avortements sûrs et légaux, quel que soit ses revenus, son code postal ou son origine ethnique», a promis l’élue Barbara Lee, qui a par le passé évoqué publiquement son propre avortement clandestin.

Sans la Cour suprême, les options pour protéger ce droit à l’échelle fédérale sont minces. La Chambre a bien voté à l’automne dernier une loi garantissant l’accès à l’avortement dans tout le pays. Mais ce texte ne parvient pas pour l’heure à passer l’étape du Sénat, où les démocrates ne disposent pas de la majorité suffisante.

Pour les progressistes, le soutien pourrait aussi venir du monde économique. De plus en plus d’entreprises, qui ont longtemps évité ce sujet, prennent position pour le droit à l’avortement avec l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants aux attentes différentes.

La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a également mis en garde contre les conséquences «très néfastes sur l’économie» si le «droit des femmes à décider quand, et si, elles veulent avoir des enfants» était remis en cause.

bur-cyj/dax

AFP

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