Après le National, le Conseil des Etats n’a pas apporté mardi son soutien au projet qui voulait taxer davantage les plus riches de Suisse.
Publié aujourd’hui à 10h29

Selon les initiants, près de cinq à .dix milliards de francs pourraient être redistribués en mettant à contribution les 1% des Suisses les plus riches
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L’initiative populaire «99%" pour taxer les 1% des Suisses les plus riches va trop loin. Après le National, le Conseil des Etats a rejeté mardi par 32 voix contre 13 l’initiative des Jeunes socialistes, sans lui opposer de contre-projet. Le Parlement s’aligne sur la position du gouvernement.
L’initiative «alléger les impôts sur les salaires, imposer équitablement le capital» veut imposer à 150% les parts du revenu du capital (dividendes, intérêts, etc.) supérieures à un certain montant. Le texte n’articule pas de chiffre, mais les initiants proposent 100'000 francs. Les petits épargnants ne seraient ainsi pas touchés.
«L’initiative est formulée de manière bien trop vague sur de multiples points», a pointé Hannes Germann (UDC/SH), au nom de la commission. L’imposition en Suisse est déjà relativement élevée et le volume de redistribution important. L’initiative péjorerait l’attractivité financière du pays.
«Imposer équitablement le capital»
La gauche estime au contraire que l’initiative pose la question fondamentale de la justice fiscale. «Comment expliquer que l’imposition des revenus du capital est privilégiée par rapport à celle du revenu du travail», a déclaré Paul Rechsteiner (PS/SG).
Actuellement, les revenus du capital sont taxés à 60% seulement, souligne le St-Gallois. La pandémie de coronavirus révèle encore plus l’écart entre les hauts et les bas revenus. «Nous ne pouvons pas passer cette réalité sous silence», a renchéri Elisabeth Baume-Schneider (PS/JU).
Selon les initiants, près de cinq à dix milliards de francs pourraient être redistribués en mettant à contribution les 1% des Suisses les plus riches. Cette somme pourrait servir à réduire l’imposition des personnes disposant de petits ou moyens salaires ou à financer des prestations sociales, comme des crèches, des subsides à l’assurance-maladie ou la formation.