LivreBrigitte Violier récupère
La veuve du chef de Crissier publie ses mémoires étoilés sans expliquer le geste fatal de Benoît Violier.

Le 31 janvier 2016, le chef du Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier mettait fin à ses jours, en pleine gloire. On ne saura jamais ce qui a poussé Benoît Violier à ce geste. On ne peut que faire une supposition de plus en lisant l’ouvrage que sa veuve Brigitte vient de publier. Oui, la pression était de plus en plus forte depuis que la table vaudoise avait été nommée meilleur restaurant du monde par La Liste. Oui, le chef était aussi survolté qu’épuisé, lui dont le besoin de contrôle était mis à mal par la frénésie du moment. Est-ce la raison? «Personne ne l’a vu venir. Nous avions tant de perspectives stimulantes, tant de projets en cours», raconte sa veuve.
Il aura donc fallu sept ans et demi à Brigitte Violier pour se livrer. Le livre qu’elle a écrit est d’abord le récit de sa vie à elle, de sa rencontre avec le jeune prodige, de leur vie à l’ombre du restaurant, de la reprise de Crissier. Elle parle, un peu, du deuil et de sa reconstruction avec l’aide d’un psychiatre. Ses chapitres courts et agréablement écrits sont accompagnés d’une recette, de la famille, d’amis ou de Benoît. Ce mari qu’elle admirait tant, si tendre en privé et si exigeant au restaurant. Ce mari qui consacrait si peu de temps à sa famille, pris par la cuisine ou la chasse.

Aujourd’hui, Brigitte Violier accompagne des entreprises en matière de communication.
Benny Tache
Quand il disparaît, elle explique comment elle a tenu la baraque. Elle ne mentionne pourtant à aucun moment Franck Giovannini, le «frère» de Benoît, qui a assuré la brigade dès le premier jour et qui fait encore briller l’adresse aujourd’hui. Les quatre riches actionnaires qui assurent à la maison un avenir sans souci sont aussi passés sous silence. Un silence qui explique aussi son départ de Crissier en 2018.
Aujourd’hui, après quatre ans de souffrances et de doutes, Brigitte Violier se dit apaisée et «accompagne les entreprises en matière de communication».
«Benoît Violier, du cœur aux étoiles», Brigitte Violier, Éd. Glénat, 176 p.
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