Nous mobilisons des montants colossaux pour la survie de nombreuses entreprises. Et en effet, le nombre de faillites a été particulièrement bas en 2020. Cependant, les experts s’accordent à dire que ce n’est que partie remise et qu’il faut s’attendre à une vague quand les aides étatiques, souvent à fonds perdu, prendront fin. Nous maintenons donc en vie une partie de notre économie, aux soins intensifs pour certains, palliatifs pour d’autres, grâce à la transfusion de fonds publics.
C’est en bonne partie justifié quand on prend en compte les humains et les familles derrière ces tableaux comptables. Certains, comme les restaurateurs, la rencontre et la convivialité étant leur fonds de commerce, retrouveront probablement rapidement leur vitalité au retour à la normale. Pour d’autres, hélas, cela sera plus compliqué puisque le télétravail et en conséquence la délocalisation vers la campagne ainsi que le commerce en ligne sont des transformations structurelles.
«La numérisation est l’une des pistes principales pour la sortie de crise.»
Mais ce sont des opportunités à saisir. Prenons par exemple ce photographe qui désormais propose des visites virtuelles pour la collaboration sur les chantiers en Suisse romande, ce maraîcher qui reçoit ses commandes en ligne et envoie ses paniers bien au-delà de ses clients habituels du village, ou encore votre serviteur qui agrandi sa clientèle romande en combinant ses expériences sur les divorces à l’amiable avec la technologie du web.
Et les bénéfices de la numérisation ne s’arrêtent pas du côté de la vente. Les outils de gestion intégrée pour les PME et la digitalisation des processus internes permettent d’économiser considérablement d’heures de travail, du temps précieux qu’on peut mettre ailleurs dans son commerce ou sa vie.
La numérisation est l’une des pistes principales pour la sortie de crise et pour préparer nos commerçants et PME à l’avenir. Le Canton de Fribourg l’a compris et prend en charge 25% des coûts des projets de digitalisation.
Investissements écologiques
Quant au changement climatique, là aussi, avancée écologique se marie avec bénéfices économiques. L’hôtelier qui installe des panneaux solaires, le boulanger qui remplace son four par un plus économe ou encore l’industriel qui s’inscrit dans une économie circulaire et transforme ses déchets en valeur pourront tous économiser une belle somme chaque année, des liquidités bienvenues en ces moments de crise et un véritable investissement pour l’avenir de nous toutes et tous.
Actuellement, une grande partie des aides sont destinées à l’utilisation à court terme plutôt qu’à l’investissement. Certaines, et cela me semble un non-sens hors pair, l’interdisent même. Après les aides de premiers secours, comprenons qu’une crise est toujours aussi une opportunité, le pire est la léthargie. La sortie de la crise Covid va de pair avec numérisation et transition écologique. Ne ratons pas ce virage vers l’avenir!
Pascal Gemperli aimerait que les deniers publics soient utilisés dans des investissements à long terme.
OpinionPascal Gemperli
Publié aujourd’hui à 06h36