Switzerland
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

L’éditorial: votations fédérales: AVS: les leçons d’un score serré

L’éditorial: votations fédéralesAVS: les leçons d’un score serré

Alors que Genève dit nettement non à la retraite des femmes à 65 ans, le oui l’emporte de peu au niveau national. Plusieurs raisons l’expliquent.

La réforme de l’AVS l’a emporté d’un cheveu ce dimanche, alors que Genève disait nettement non. Un score national aussi serré n’est pas forcément une bonne nouvelle: l’absence de majorité claire ne contribuera pas à la sérénité du débat sur nos retraites. D’un autre côté, le simple fait qu’une réforme de l’AVS soit acceptée constitue un événement. Cela faisait 25 ans que toutes les tentatives échouaient!

Les raisons du oui sont multiples. La crise du Covid et la guerre en Ukraine ont certainement pesé. Dans un contexte économique incertain, les Suisses ont voulu garantir l’avenir de leur AVS.

Les arguments de la gauche, estimant qu’on pourrait toujours renflouer les caisses plus tard, par exemple grâce à une hausse des cotisations, restaient trop hypothétiques aux yeux d’une majorité inquiète pour ses rentes.

«L’argument du sacrifice demandé aux femmes n’a pas suffi.»

L’argument du sacrifice demandé une nouvelle fois aux femmes n’a pas suffi non plus à renverser la tendance. La gauche et les milieux féministes n’avaient bien sûr pas la partie facile: se battant pour l’égalité à longueur d’année, ils devaient justifier le maintien dans la loi d’une discrimination basée sur le genre… C’était d’autant plus compliqué que la réforme introduit une certaine flexibilité dans l’âge de départ à la retraite, entre 63 et 70 ans.

Inégalités persistantes

Il n’en demeure pas moins qu’au travail, sur la fiche de paie, dans leur carrière et évidemment concernant le montant de leurs rentes, les femmes suisses sont victimes d’inégalités persistantes et inacceptables.

Maintenant que l’égalité face à l’âge de la retraite est acquise, que va-t-on faire dans les autres domaines? Que vont proposer la droite et la gauche de gouvernement, victorieuses ce dimanche? Elles devront prouver, dans les mois et années à venir, que leur souci d’égalité n’était pas qu’un slogan de campagne.

Frédéric Julliard est rédacteur en chef de la Tribune de Genève. Il a rejoint la Tribune en 2007. Il est ensuite devenu chef de la rubrique locale, puis rédacteur en chef adjoint et responsable du numérique, avant d'être nommé rédacteur en chef en 2018. Plus d'infos@fjulliard

Vous avez trouvé une erreur? Merci de nous la signaler.