C’est remarquable et probablementun tournant majeur. Une large majorité des États de la planète est aujourd’hui prête à s’engager pour stabiliserle réchauffement climatique à +1,5 °C; les États-Unis sont à nouveau aux côtés de l’Union européenne pour faire pression sur les derniers récalcitrantset initier un mouvement vertueuxd’investissements dans la transition écologique.
Il y a encore une année, jamais nous n’aurions pu imaginer un tel basculement. Certes, l’hypothèse d’une élection de Joe Biden ouvrait une porte jusque-là fermée, mais beaucoup redoutaient un coup de frein dans les investissements durables. L’écologie n’allait-elle pas devoir attendre encore un peu plus longtemps alors que se manifestent déjà les premiers signes d’un réchauffement? Eh bien, c’est l’inverse qui s’est produit.
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Alors que les dépenses d’investissements sont en recul partout ou presque, seuls les secteurs liés au climat sont en forte croissance (+9% en 2020). Le monde économique est aujourd’hui aligné sur les priorités climatiques de l’Accord de Paris. Même Boris Johnson, un politicien qui a flirté avec les climatosceptiques, a viré sa cuti. Le premier ministre britannique, qui présidera la prochaine conférence sur le climat de Glasgow, en novembre de cette année, veut aller plus vite et plus loin que l’Union européenne. Quant à Joe Biden, il espère rattraper le temps perdu sous Trump: les États-Unis sont la rare région du monde où les investissements dans la transition écologique ont reculé. Avec John Kerry, le vétéran de l’Accord de Paris, il promet de défier une Chine toute-puissante caracolant en tête des technologies vertes. La transition écologique est devenue le plus grand business des prochaines décennies à ne pas manquer.
OpinionPierre Veya
Publié aujourd’hui à 22h05