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Innovation et enseignement: Des robots émotifs aident les enfants à apprendre l’anglais

Innovation et enseignementDes robots émotifs aident les enfants à apprendre l’anglais

Depuis février dernier à Genève, de sympathiques machines «sociales» favorisent l’apprentissage de la langue de Shakespeare chez les petits de 4 à 7 ans.

Crédit: Daria Umanets

Face-à-face entre un enfant et un robot EMYS. La machine réagit avec l’enfant et stimule sa curiosité.

Crédit: Daria Umanets

Pour Katarzyna Butty, directrice du centre d’apprentissage Spell Languages à Genève, enseigner l’anglais aux enfants d’une façon ludique et créative est une réelle passion: «Nous avons cherché de nouveaux outils permettant de répondre au mieux aux besoins des enfants d’aujourd’hui. Et qui leur donnent accès à des compétences fondamentales face aux évolutions technologiques en cours.»

«L’écran devient un médiateur pour interagir avec les autres. Penser comme ça est assez nouveau.»

Laura Tocmacov, directrice d’ImpactIA Foundation

Précurseur en Suisse romande, le centre invite les 4 à 7 ans à pratiquer l’anglais avec des robots émotifs et enregistre un franc succès depuis son premier stage en février passé. Le concept? La machine, appelée EMYS, coexiste avec l’enfant de manière émotive en stimulant sa curiosité, sans le couper du monde. Un procédé qui reste éthique puisque, partenaire de l’enseignant, le robot est pensé pour placer l’enfant au cœur de son apprentissage. «L’enfant a un contact avec la réalité, et ce contact l’amène vers le digital», précise Katarzyna Butty.

Crédit: Daria Umanets

Une classe utilise un à quatre robots en même temps, selon les animations et les jeux en cours.

Crédit: Daria Umanets

Créateur de lien social

Mais comment ça fonctionne? Pas de réalité virtuelle ici, c’est l’imaginaire de l’enfant qui est augmenté, sous forme de jeu. Pour contextualiser ce qu’il apprend, le robot lui montre des images ou de courtes animations. L’enfant expérimente alors un monde digital tout autour de lui. C’est d’ailleurs cette interaction, non pas au travers de l’écran mais au travers de l’objet, qui a convaincu Laura Tocmacov, directrice d’ImpactIA Foundation. «L’écran devient un médiateur pour interagir avec les autres. Penser comme ça est assez nouveau», relève-t-elle.

Qu’en est-il d’éventuelles dérives, telles que l’addiction à l’écran ou le fait d’être coupé des interactions sociales? Contre toute attente, EMYS, loin de robotiser l’enfant, le rapproche de ses camarades et crée du lien social. «C’est le médiateur idéal: il n’est jamais impatient et ne discriminera jamais un élève», explique Laura Tocmacov. Sur place, elle a pu observer de ses propres yeux comment, d’emblée, l’objet interactif cherche le contact visuel. «On sait que pour mieux apprendre, il faut un environnement sécurisant. Et c’est ce que ces robots apportent», souligne-t-elle.

Voix de dessin animé

Loin d’être neutres, ces machines, dont la voix est tirée de dessins animés, sont équitables et dispensent des valeurs comportementales saines, comme le partage et la bienveillance. Des compétences sociales renforcées chez l’enfant par le fait que la machine réagisse émotionnellement avec lui tout en posant des limites saines. Par exemple, si on le prend un peu brusquement, EMYS s’énerve, et si on ne fait pas attention à lui, il s’ennuie. Les enfants sont alors plus réceptifs et développent leur empathie, ce qui favorise les bonnes relations avec leur entourage.

Crédit: Daria Umanets

Pour contextualiser ce que l’enfant apprend, le robot lui montre des images sur son écran.

Crédit: Daria Umanets

Assistant de l’enseignant

Assistants du cours, les robots sont pensés pour décharger l’enseignant d’un trop-plein de tâches. Et ils arrivent comme un soutien à son encadrement. Mais que vont devenir les professeurs avec de tels procédés? La question éthique est légitime. Selon les spécialistes, le métier d’enseignant n’est en aucun cas dénaturé, au contraire. Il s’agit d’une collaboration homme-machine bénéfique. «L’utilisation des robots EMYS aide les professeurs à différencier les rythmes, les méthodes d’apprentissage et les besoins de chaque enfant», met en avant Ofelia Hovhannisyan, professeure d’anglais chez Spell Languages. Un avantage considérable pour les élèves en difficulté d’apprentissage, qui se verront offrir un appui adéquat et sans jugement. «C’est une approche plus individualisée qui facilite la tâche de l’enseignant et favorise l’autonomie de l’enfant.»

Malgré l’enthousiasme, y a-t-il des limites à ces classes robotisées? «Peut-être au niveau des thèmes et des sujets, qui pourraient être plus développés», relève Ofelia Hovhannisyan. Pour Laura Tocmacov, «la limite va être dans les moyens d’interaction possibles». Confiante pour la suite, la directrice de Spell Languages, Katarzyna Butty est, elle, convaincue: «C’est une belle réponse aux doutes qu’ont certains cantons par rapport à l’introduction des écrans dans les classes primaires.»

Plus d’infos:
www.emys.co
www.spell-languages.ch

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