Le locataire de la Maison-Blanche a bloqué mercredi l’octroi de nouvelles concessions pétrolières et gazières sur territoire américain.
Publié aujourd’hui à 16h16

Le président américain Joe Biden avait fait du moratoire sur les forages pétroliers et gaziers une de ses promesses électorales.
AFP
Joe Biden a annoncé mercredi un moratoire sur les forages de gaz et de pétrole sur les terres et les eaux fédérales américaines, selon un communiqué de la Maison-Blanche. Un décret détaillant cette mesure – l’une de ses promesses de campagne - doit être signé plus tard dans la journée par le président américain.
D’après le «Washington Post», l’administration Biden a rédigé un texte imposant un moratoire sur l’octroi de nouvelles concessions pour des forages pétroliers et gaziers sur les terres et les eaux appartenant au gouvernement. Si la mesure n’aura pas d’impact sur les concessions déjà accordées, le projet présidentiel provoque de vives critiques dans l’industrie des énergies fossiles.
Neutralité carbone d’ici 2035
Près d’un quart des émissions de dioxyde de carbone aux États-Unis provient d’énergie produite sur des terrains fédéraux, note un rapport gouvernemental de 2018. Certaines associations environnementales souhaitent donc que le nouvel hôte de la Maison-Blanche aille encore plus loin, transformant le moratoire sur les forages en une interdiction permanente.
Avec ce moratoire, Joe Biden se rapproche de manière concrète de son objectif d’abandon progressif des énergies fossiles, et d’une neutralité carbone dans le secteur énergétique d’ici 2035 et dans l’ensemble de l’économie d’ici 2050.
Le climat au cœur de la diplomatie
En outre, le président américain va ordonner aux agences fédérales d’investir dans les zones dépendantes économiquement des énergies fossiles, et le soutien aux populations particulièrement affectées par la crise climatique. Les États-Unis vont aussi s’engager à préserver l’intégrité de 30% des terres et des eaux fédérales d’ici 2030, afin d’enrayer la perte de la biodiversité.
Joe Biden a annoncé que les considérations climatiques deviendraient un élément essentiel de la diplomatie et des politiques de sécurité américaines, et qu’il allait reconstituer un conseil scientifique composé d’experts.
Sommet international le 22 avril
Par ailleurs, la Maison-Blanche a confirmé l’organisation d’un sommet international sur le climat le 22 avril, jour de la Terre. Cette date correspond aussi au cinquième anniversaire de la signature de l’accord de Paris, que les États-Unis ont à nouveau rejoint quelques heures après l’entrée en fonction du nouveau président.
Le président démocrate doit par ailleurs présenter au Congrès le mois prochain son plan de 2000 milliards de dollars pour le climat, censé placer durablement les mesures vertes au cœur de l’économie américaine. Il pourrait cependant faire face aux réticences des élus républicains, même si un accord bipartite reste envisageable.