Avec «Les Rivières», la Française d’origine vietnamienne Mai Hua signe un documentaire profond sur les liens intergénérationnels. Caméra à l’épaule.
Publié aujourd’hui à 08h04

Quatre générations rassemblées sous l’œil de la caméra de la réalisatrice.
Sister Distribution
Quelles traces garde-t-on du vécu des générations antérieures? C’est la question que pose Mai Hua avec son documentaire «Les Rivières», qui aurait dû sortir sur nos écrans en fin d’année passée, aujourd’hui disponible en ligne. La réalisatrice française, d’origine vietnamienne, braque sa caméra sur les femmes de sa famille pour tenter de démêler les fils de son histoire.
«La réalisatrice française, d’origine vietnamienne, braque sa caméra sur les femmes de sa famille pour tenter de démêler les fils de son histoire.»
D’abord le déclic: lorsqu’elle se sépare de son mari en 2009, son oncle lui dessine l’arbre généalogique de sa famille avec ces mots à la clé: «Tu viens d’une lignée de femmes malheureuses avec qui cela ne marche pas avec les hommes.» En remontant les générations, chaque femme n’a en effet connu que des échecs en amour; des histoires de séparations ou de trahisons. Mai Hua veut comprendre. L’occasion est trop belle lorsqu’en 2013 elle s’envole pour le Vietnam, avec sa mère, sa fille et son fils, pour récupérer Marthe, sa grand-mère atteinte de démence et presque mourante. La filmer apparaît comme une nécessité. Entre le Vietnam, les vacances à Tenerife et Paris, elle veut comprendre pour ne pas laisser de fardeau à sa fille, éviter cette «malédiction».