Jusqu’à dimanche, le festival se déploie dans une édition en ligne où les découvertes sont légion. Petite balade.
Publié aujourd’hui à 18h30

«DAU. Degeneration», un film extrême et radical de plus de six heures qui se déroule dans un laboratoire scientifique. Grande découverte mais personnes sensibles s’abstenir.
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Le cinéma, c’est d’abord la conquête d’un ailleurs, et non pas seulement l’art ou l’efficacité de la conduite d’un récit. La programmation de Black Movie, dans sa globalité, consiste justement à nous rappeler que ces ailleurs existent. Qu’il n’y a pas seulement Netflix ou Disney + dans le paysage sclérosé (et trompeur) d’un cinéma à dominante «mainstream» qui se consomme plus qu’il ne s’admire. Mais qu’il existe, partout dans le monde, des cinéastes qui explorent et nous confrontent à leur univers, parfois non sans difficulté. Que le cinéma peut aussi être poésie, dénonciation, divagation, journal intime, subversion ou détournement. Alors bien sûr, de la part de Black Movie, ces sensations ne sont pas nouvelles. Mais en décidant de porter intégralement leur programme en ligne, dans une version numérique d’ailleurs basée sur un calendrier, les directrices du festival, Kate Reidy et Maria Watzlawick pour ne pas les nommer, nous rappellent d’autant mieux que ce cinéma, ces cinémas, existent, et qu’ils peuvent même cristalliser un effet d’attente d’autant plus fort que la plupart des titres retenus ne sont connus que des spécialistes.