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Banque en crise: Un nationalisation de Credit Suisse serait envisagée

17h12

Les négociations pendant le weekend sur l’avenir de Credit Suisse, et dont le résultat semblait actuellement très incertain, se déroulaient après plusieurs jours de vives tensions pour le numéro deux bancaire helvétique. Retour sur une semaine cruciale pour l’avenir du groupe zurichois.

Les discussions de ce dimanche semblent marquer l’épilogue d’un naufrage réellement entamé en début de semaine et qui s’est accéléré au fil des jours. La faillite aux Etats-Unis de trois banques régionales – Silicon Valley Bank, Signature Bank et Silvergate Bank – pendant le weekend dernier fait lourdement chuter l’action Credit Suisse lundi.

Mardi n’est guère mieux. Le groupe dit continuer à lutter contre les sorties de liquidités, qui ont ralenti mais sans que la tendance s’inverse, selon le rapport annuel. Le groupe zurichois a subi l’année dernière des retraits massifs de liquidités de 123,2 milliards de francs, dont 110,5 milliards au seul quatrième trimestre. Le Financial Times affirme que la banque se serait vu retirer quelque 10 milliards de francs par jour la semaine écoulée.

Malgré ces difficultés, le groupe en pleine restructuration surprend en annonçant une «prime de transformation», devant atteindre jusqu’à 70 millions de francs pour la direction.

Rachat à 1 milliard ou nationalisation

Mais le coup de boutoir intervient mercredi. Le principal actionnaire de Credit Suisse, le saoudien Saudi National Bank (SNB), exclut un nouveau soutien financier à la banque zurichoise en difficulté, faisant plonger le titre sous deux francs en Bourse.

Dans la soirée, les choses s’accélèrent sous l’effet de pressions internationales. La Banque nationale suisse (BNS) offre de mettre des liquidités à disposition du groupe «en cas de besoin». Dans la nuit à jeudi, la banque aux deux voiles accepte ce bras tendu, empruntant jusqu’à 50 milliards de francs à l’institut d’émission.

La situation ne se détend par pour autant et vendredi, l’action Credit Suisse repart dans le rouge. Dans la soirée, le Financial Times affirme qu’UBS serait en pourparlers pour le rachat total ou partiel de son homologue de la Paradeplatz.

Depuis samedi, la machine à rumeur s’est emballée. Le Financial Times a ainsi affirmé que le numéro un mondial de la gestion d’actifs BlackRock travaillerait à la préparation d’une offre de rachat de Credit Suisse, ce que le géant américain a démenti.

Alors que le Conseil fédéral se réunissait à nouveau dimanche, le journal britannique indiquait qu’UBS a offert de racheter son rival pour jusqu’à 1 milliard de dollars ou 25 centimes par action, payable en actions UBS. La Handelszeitung voit, elle, le patron d’UBS, Ralph Hamers, appelé à diriger la superbanque fusionnée.

Quant à l’agence Bloomberg, elle croit savoir que les autorités suisses évalueraient l’option de nationaliser la banque en difficultés. ATS

17h07

Le passage sous le giron d’UBS des 150 agences Credit Suisse rimerait avec une véritable catastrophe sur le plan social en Suisse. La deuxième banque helvétique compte 17’000 employés dans le pays – environ un tiers de ses effectifs dans le monde.

Credit Suisse emploie en Suisse (ici à Zurich) un tiers de ses effectifs dans le monde.

Credit Suisse emploie en Suisse (ici à Zurich) un tiers de ses effectifs dans le monde.

Keystone

UBS fait de son côté travailler près de 21’000 personnes en Suisse. Avec quelque 38’000 salariés au total, les deux institutions pèsent autant que toute la place financière genevoise.

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16h41

La Confédération envisage apparemment la nationalisation partielle ou totale du Credit Suisse. Selon «Bloomberg», une nationalisation serait actuellement la seule alternative à la reprise par l'UBS.

La raison serait notamment la pression du temps. Selon le rapport, les autorités veulent trouver une solution d'ici l'ouverture des marchés boursiers asiatiques lundi - ce qui, en Europe, serait dimanche en fin de journée.

Selon les initiés de «Bloomberg», la situation actuelle est toutefois très volatile, ce qui pourrait encore modifier les plans du gouvernement national.

16h21

Comme tout le monde politique suisse, le conseiller national Michaël Buffat (UDC/VD) suit avec attention les tractations pour le rachat de Credit Suisse. «S'il se conclut, cela posera des problèmes de n’avoir plus qu’une banque suisse active à l’international, estime-t-il. La question s’était déjà posée en 1997 lorsque nous sommes passés de trois à deux grandes banques avec la fusion entre UBS et la SBS. Au niveau suisse, par contre, il y a suffisamment de banques pour garantir une saine concurrence.»

«L’économie de notre pays va être encore plus exposée à une seule institution financière énorme.»

Gerhard Andrey, conseiller national (Verts/FR)

Tel n'est pas l'avis de son collègue écologiste Gerhard Andrey. «C'est très problématique en termes de concurrence, juge l'élu fribourgeois. On aura une institution encore plus importante, qui augmentera les risques pour toute la Suisse. L’économie de notre pays va être encore plus exposée à une seule institution financière énorme.» JCU

15h31

Les discussions en cours en vue du rachat de Credit Suisse sont-ils parvenus à un résultat concret? Selon «Blick», une conférence de presse aura lieu ce dimanche soir au centre des médias à Berne.

Le quotidien zurichois évoque par ailleurs les craintes pour les postes de travail dans le secteur bancaire. «Il est clair que de nombreux emplois sont en jeu et que l'incertitude quant à l'avenir se poursuit pour des milliers de collaborateurs, a déclaré au journal Michael von Felten, président de l'Association suisse des employés de banque. Des mesures doivent être définies pour préserver le plus grand nombre possible d'emplois.»

En Suisse, quelque 40'000 personnes travaillent pour UBS et Credit Suisse.

14h51

La plus grande banque de Suisse UBS, poussée par les autorités, est prête à acheter sa rivale Credit Suisse mais à une fraction seulement de sa valeur, selon le Financial Times. Or le temps presse pour éviter une débâcle et une vague de panique contagieuse sur les marchés lundi.

Selon le quotidien britannique, UBS serait prêt à payer seulement 1 milliard de dollars (930 millions d’euros). Une offre rejetée par Credit Suisse avec le soutien de son principal actionnaire la Banque nationale saoudienne, selon Bloomberg.

La transaction se ferait uniquement en actions, explique le Financial Times à un prix de 25 centimes par action Credit Suisse, quand elle valait encore 1,86 franc à la clôture de vendredi soit une valorisation totale d’un peu moins de 9 milliards.

La transaction est examinée à Berne par le gouvernement fédéral depuis le début de matinée, déjà réuni d’urgence jeudi et samedi.

Selon le tabloïd Blick, c’est dans la capitale fédérale que l’accord doit être scellé encore ce dimanche au cours d’une réunion extraordinaire des conseillers fédéraux et des dirigeants des deux géants bancaires.

La fusion entre ces géants bancaires qui font tous les deux partie du club très fermé des 30 établissements bancaires trop important pour le système financier mondial pour les laisser couler doit en tout état de cause être concrétisée avant l’ouverture de la Bourse à 08H00 GMT lundi, pour éviter une vague de panique.

Pression

Les autorités suisses n’ont eu de cesse de pousser UBS à surmonter ses réticences, parce qu’elles sont elles-mêmes soumises à une obligation de résultats par des partenaires qui craignent pour leur propre place financière, affirme le quotidien suisse Blick.

Selon le Financial Times et Blick, les clients de la banque ont retiré 10 milliards de francs suisses de dépôts en une seule journée en fin de semaine dernière. Et ce malgré 50 milliards de francs prêtés d’urgence par la banque centrale suisse.

Les dirigeants des banques devraient aussi se voir exemptés de l’obligation de consulter les actionnaires, affirme le Financial Times.

Garanties publiques

Selon l’agence Bloomberg, UBS exige que les pouvoirs publics prennent en charge des frais légaux et des pertes potentielles qui peuvent se chiffrer en milliards de francs.

Samedi, les discussions butaient sur la banque d’investissement, selon l’agence financière, un des scénarios à l’étude étant une reprise uniquement de la gestion d’actifs et de fortune avec une cession de la banque d’investissement.

Les discussions portent aussi sur le sort à réserver à la branche helvétique de Credit Suisse, un des pans profitables du groupe qui a perdu 7,3 milliards de francs suisses l’année dernière et table encore sur des pertes «substantielles» en 2023.

KEYSTONE/Michael Buholzer

Cette branche rassemble la banque de détail et les crédits aux PME. Une des pistes envisagées par les analystes est celle d’une introduction en Bourse, qui pourrait limiter les licenciements en Suisse en raison des doublons avec les activités d’UBS.

Dimanche, le syndicat des employés de banques en Suisse a «exigé» dimanche la participation des partenaires sociaux aux discussions, compte tenu des enjeux «énormes» pour l’emploi.

Credit Suisse vient de connaître deux années marquées par plusieurs scandales qui ont révélé, de l’aveu même de la direction, «des faiblesses substantielles» dans son «contrôle interne». Le gendarme des marchés lui avait reproché d’avoir «gravement manqué à ses obligations prudentielles».

En revanche, UBS, qui a passé plusieurs années à se redresser après le choc de la crise financière de 2008 et un sauvetage massif de l’Etat, commence à récolter les fruits de ses efforts.

La Commission de la concurrence pourrait également sourciller selon la configuration du rachat.

Plus vite, plus fort

Fin octobre, Credit Suisse avait dévoilé un vaste plan de restructuration prévoyant la suppression de 9'000 postes d’ici 2025, soit plus de 17% de ses effectifs.

La banque, qui employait 52'000 personnes fin octobre, envisage de séparer la banque d’affaires du reste de ses activités pour se recentrer sur ses pans les plus stables, dont la gestion de fortune.

Mais comme le souligne Blick: «Tout pointe vers une solution suisse ce dimanche. Et quand la bourse ouvrira lundi, le Credit Suisse pourrait appartenir au passé».

14h27

Le membre du conseil d'administration d'UBS, Lukas Gähwiler et l'avocat en chef d'UBS, Markus Ronner, ont été aperçus quittant le Bernerhof peu après 13 heures, ce dimanche. La réunion de crise du Conseil fédéral a lieu au siège du Ministère des finances.

KEYSTONE/Peter Klaunzer

Le président de la Banque nationale, Thomas Jordan, était également à Berne. Ce dernier a quitté le bâtiment peu de temps auparavant, ajoute le «Tages-Anzeiger». MBE

KEYSTONE/Peter Klaunzer

14h17

Selon le média spécialisé «Bloomberg», Credit Suisse aurait rejeté une offre publique d'achat d'UBS. La nouvelle vient d'être relayée par le «Tages-Anzeiger».

Le «Financial Times» (FT) avait pourtant rapporté qu'UBS avait proposé une offre de prise de contrôle d'un montant pouvant atteindre un milliard de dollars américains.

MBE

14h02

Le syndicat des employés de banques en Suisse a «exigé» dimanche la participation des partenaires sociaux aux discussions concernant de l’établissement dans la tourmente Credit Suisse, compte tenu des enjeux «énormes» pour l’emploi.

L’association suisse des employés de banque (Aseb) «exige la mise en place immédiate d’une task force», une équipe qui s’attaque aux problèmes des «emplois en dangers», écrit le syndicat dans un communiqué.

«Aucune décision ne doit être prise avant que les partenaires sociaux ne soient intégrés» aux discussions, ajoute-t-il.

«Pour les quelque 17'000 employés de Credit Suisse en Suisse, ce qui se joue est énorme», insiste l’Aseb.

KEYSTONE/EPA/JUSTIN LANE

Le syndicat souligne le besoin de mesures pour amortir les conséquences économiques «dramatiques» pour l’emploi.

Les autorités suisses se sont engagées dimanche dans une course contre la montre pour trouver une solution avant l’ouverture de la Bourse suisse lundi afin sauver la banque, en pleine tourmente, et qui ne parvient pas à rassurer les investisseurs.

Selon plusieurs médias, les autorités suisses s’orientent vers un rachat de tout ou partie de la banque par sa concurrente suisse UBS.

Active comme UBS dans la gestion de fortune et la banque d’affaires, Credit Suisse s’appuie aussi comme sa concurrente sur l’activité locale, qui propose notamment des hypothèques et crédit aux PME. En Suisse, sa banque de détail compte 95 agences, contre environ 200 chez UBS.

Les risques de doublons sont perçus comme importants, dans la mesure où les profils d’UBS et de Credit Suisse se ressemblent.

La piste d’un rachat par UBS avait été évoquée dès jeudi par des analystes financier, au lendemain d’une chute historique de l’action en Bourse. Ils avaient suggéré que l’entité regroupant les activités de Credit Suisse pour le pays alpin soit scindée ou introduite séparément en Bourse en cas de rachat par UBS.

L’action Credit Suisse est tombée à un plus bas historique mercredi à 1,55 franc suisse (1,56 euro) dans un mouvement de panique sur le titre face à un marché très inquiet des risques de contagion après la faillite récente de la banque américaine SVB. La banque centrale suisse avait lancé une bouée de sauvetage à Credit Suisse en mettant jusqu’à 50 milliards de francs à sa disposition. Mais après un court répit, l’action est repartie à la baisse vendredi.

13h23

UBS a offert de racheter Credit Suisse pour jusqu’à 1 milliard de dollars, selon «Financial Times» dimanche. Pour ce faire, les autorités suisses prévoient de modifier des lois afin de pouvoir contourner un vote des actionnaires pour approuver la transaction.

Cela doit garantir que l’opération soit finalisée d’ici à ce lundi, a précisé dimanche «Financial Times». La transaction entre les deux banques doit encore être signée jusqu’à ce dimanche soir et le montant prévu ne représente qu’une petite partie du cours de clôture de l’action Credit Suisse vendredi.

Les actionnaires vont donc se retrouver presque sans rien, ont expliqué des personnes «au courant» au journal britannique.

UBS offre 25 centimes par action, payable en actions UBS. Vendredi, l’action Credit Suisse a clôturé à 1,86 franc. UBS a en plus exigé que la transaction soit déclarée nulle si son propre écart de défaillance de crédit (la garantie contre un défaut de paiement) devait augmenter de 100 points de base ou plus.

KEYSTONE/Michael Buholzer

Peu de contacts directs

Comme la situation évolue et change rapidement, il n’y a aucune garantie que les conditions restent inchangées ou que l’on arrive à un accord, a précisé «Financial Times». Quelques interlocuteurs du journal ont critiqué le fait qu’aux conditions actuelles, les actionnaires de la banque aux deux voiles seraient bien maltraités. Le contournement des règles normales de gouvernance pour les actionnaires d’UBS fait aussi l’objet de critiques.

Lors de la discussion autour des conditions, la Banque nationale suisse et la Finma ont joué un rôle essentiel. Il n’y aurait eu que peu de contacts entre Credit Suisse et UBS, ont déclaré des «sources informées» au Financial Times. Depuis mercredi dernier, les deux grandes banques sont en discussions avec les autorités de surveillance après que Credit Suisse a demandé un crédit d’urgence de 50 milliards de francs à la BNS.

Contactée par AWP, une porte-parole de Credit Suisse n’a pas voulu commenter

11h54

L’Association suisse des employés de banque (aseb) demande la création d’une task force pour la sauvegarde des emplois, compte tenu de la possible reprise du CS par UBS. Cette task force devrait comprendre des représentants de l’employeur, de la commission du personnel et des associations d’employés.

D’autres acteurs impliqués – qu’il s’agisse d’autres banques, de la BNS ou de la Confédération – sont également invités à participer: «Rien ne doit être accompli avant que les partenaires sociaux ne soient impliqués», exige l’aseb dimanche dans un communiqué.

Il est à craindre que le nombre d’emplois concernés chez Credit Suisse soit nettement plus élevé que ce qui avait été communiqué l’automne dernier, lors de la réorientation stratégique de la banque. En outre, selon l’aseb, des dizaines de milliers d’emplois seraient potentiellement menacés en dehors du secteur bancaire.

KEYSTONE/Michael Buholzer

A la fin 2022, Credit Suisse employait 16’700 personnes en Suisse et près de 50'500 dans le monde. En octobre dernier, la banque avait annoncé la suppression de 9'000 postes dans le monde, sur un total de 52'000 postes à l'époque. Selon ces données, la banque devait encore compter 43'000 collaborateurs à la fin 2025.

Le plan social en place avec Credit Suisse depuis 2016 est certes correct, estime l’aseb. Il doit être appliqué quel que soit le scénario, mais des mesures supplémentaires sont nécessaires pour atténuer les conséquences dramatiques pour l’économie, poursuit l’association. «Ni les milliers de collaborateurs très engagés et efficaces du CS en Suisse, ni la collectivité ne doivent payer les erreurs de l’ancienne direction», souligne l’aseb.

11h50

Christoph Blocher s’est prononcé en faveur d’une reprise de CS par une banque étrangère, selon le «SonntagsBlick». Le patron de l’UDC met en garde contre une fusion entre UBS et Credit Suisse qui serait, selon lui, une mauvaise chose pour la place économique suisse et surtout pour les clients des banques.

Dans une interview pour le «SonntagsBlick», l'ancien conseiller fédéral UDC explique qu’il existe des affaires que les entreprises suisses actives au niveau international ne peuvent réaliser qu’avec une grande banque, c’est-à-dire en Suisse avec UBS ou le CS. «S’il n’y a plus de concurrence, les entreprises sont à la merci de la seule banque», rajoute-t-il.

Pour Christoph Blocher, une reprise par une banque étrangère serait donc une meilleure garantie. «Ce ne serait pas mauvais en soi. Le CS est déjà aujourd’hui majoritairement en mains étrangères». Ce qui importe le plus pour l'ancien conseiller fédéral UDC, c'est que les acheteurs potentiels manifestent un intérêt sérieux pour la stabilité à long terme de la banque suisse, dans le but de restaurer la confiance de la clientèle.

«La direction actuelle ne semble malheureusement pas avoir d’idées convaincantes sur la manière d’y parvenir», poursuit Blocher.

MBE

Christoph Blocher à Brigue, le 5 juillet 2008.

Christoph Blocher à Brigue, le 5 juillet 2008.

KEYSTONE

11h37

À Lausanne, le Center for Risk Management surveille de près le risque que fait peser la deuxième banque du pays, qui a affolé les marchés. Lire notre article.

KEYSTONE/Michael Buholzer

11h31

Il y a une grande confusion sur la nature du sauvetage par l’État d’une banque. Cela mérite quelques explications.

La faillite de CS a été évitée. Mais la banque fondée il y a 167 ans par le génial Alfred Escher, à l’origine du percement du tunnel ferroviaire du Gothard, de l’École polytechnique de Zurich et de bien d’autres institutions prestigieuses, ne peut plus vivre seule. La Banque nationale suisse (BNS) lui a fourni un filet de sécurité pour traverser un ravin dangereux mais ni elle ni la Confédération ne peuvent lui garantir l’essentiel, son avenir.

Lire notre chronique économique.

11h27

La crise traversée par la banque inquiète les clients suisses, qui ne savent pas s’ils vont garder leur argent. Des experts répondent à ces interrogations. Lire notre article.

Les banques Credit Suisse et UBS à Zurich, le 18 mars 2023.

Les banques Credit Suisse et UBS à Zurich, le 18 mars 2023.

KEYSTONE/Michael Buholzer

11h25

Nous avons retracé la chute du numéro deux bancaire suisse, à l'aide du cours de l'action. Lire notre article.

11h20

La plus grande banque de Suisse UBS, poussée par les autorités, doit absolument finaliser dimanche le rachat de sa rivale Credit Suisse pour espérer éviter une débâcle et une vague de panique contagieuse sur les marchés lundi.

Plusieurs membres du gouvernement se sont retrouvés dimanche matin au ministère des finances à Berne, rapporte le quotidien 20 Minutes, pour évoquer ce dossier d’une importance capitale pour l’économie suisse.

Le président de la Confédération Alain Berset ainsi que d’autres membres du Conseil fédéral sont arrivés dès 06H30 GMT. Les sept membres du gouvernement s’étaient déjà retrouvés la veille.

Alain Berset à Berne, le 15 mars 2023.

Alain Berset à Berne, le 15 mars 2023.

KEYSTONE/Anthony Anex

L’accord de rachat de Credit Suisse par UBS doit être scellé dimanche au cours d’une réunion extraordinaire du gouvernement et des dirigeants des deux géants bancaires dans la capitale, avait affirmé samedi le tabloïd Blick, généralement bien informé.

Un tel rapprochement est une affaire complexe qui normalement devrait prendre des mois. UBS n’aura eu que quelques jours.

Pression

Mais les autorités suisses n’ont pas d’autres choix que de pousser UBS à surmonter ses réticences, en raison de l’énorme pression exercée par les grands partenaires économiques et financiers de la Suisse qui craignent pour leur propre place financière, affirme Blick.

Bruno Le Maire, le ministre français des Finances a fait passer clairement le message dans Le Parisien: «Nous attendons maintenant une solution définitive et structurelle aux problèmes de cette banque».

Le Trésor américain avait aussi indiqué qu’il suivait l’affaire de près.

Une solution doit être trouvée avant l’ouverture de la Bourse à 08H00 GMT lundi.

Bruno Le Maire à Rome, le 3 mars 2023.

Bruno Le Maire à Rome, le 3 mars 2023.

KEYSTONE/EPA/ETTORE FERRARI

Mercredi à la clôture, Credit Suisse ne valait qu’à peine 7 milliards de francs suisses (à peu près autant d’euros) après une chute record de l’action, soit une misère pour une banque qui – comme UBS – fait partie des 30 établissements dans le monde considérés comme trop importants pour les laisser faire faillite.

Mais selon le Financial Times et Blick, les clients de la banque ont retiré 10 milliards de francs suisses de dépôts en une seule journée en fin de semaine dernière dans un climat de méfiance grandissante à l’égard de l’établissement.

Il est aussi probable que pour aller vite, lesdirigeants des banques se verront exempté de l’obligation de consulter les actionnaires, affirme le Financial Times.

Garanties publiques

Selon l’agence Bloomberg, UBS exige que les pouvoirs publics prennent en charge des frais légaux et des pertes potentielles qui peuvent se chiffrer en milliards de francs.

Les discussions butent sur la banque d’investissement, indique l’agence financière, un des scénarios à l’étude étant une reprise uniquement de la gestion d’actifs et de fortune avec une cession de la banque d’investissement.

Les discussions portent aussi sur le sort à réserver à la branche helvétique de Credit Suisse, un des pans profitables du groupe qui a perdu 7,3 milliards de francs suisses l’année dernière et table encore sur des pertes «substantielles» en 2023.

Cette branche rassemble la banque de détail et les crédits aux PME. Une des pistes envisagées par les analystes est celle d’une introduction en Bourse, qui éviterait aussi des licenciements massifs en Suisse en raison des doublons avec les activités d’UBS.

Mercredi, la défiance des investisseurs et partenaires a déjà poussé la Banque centrale helvétique à prêter 50 milliards de francs suisses pour redonner de l’oxygène à Credit Suisse et rassurer les marchés. Le répit n’a pourtant été que de courte durée.

Quid de la Commission de la concurrence ?

Credit Suisse vient de connaître deux années marquées par plusieurs scandales qui ont révélé, de l’aveu même de la direction, «des faiblesses substantielles» dans son «contrôle interne».

L’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) lui avait reproché d’avoir «gravement manqué à ses obligations prudentielles» dans la faillite de la société financière Greensill qui a marqué le début de ses déboires.

En revanche, UBS, qui a passé plusieurs années à se redresser après le choc de la crise financière de 2008 et un sauvetage massif de l’Etat, commence à récolter les fruits de ses efforts, et selon plusieurs médias la banque n’avait aucune intention avant le week-end de se lancer dans l’aventure Credit Suisse.

La Commission de la concurrence pourrait également sourciller selon la configuration du rachat.

Plus vite, plus fort

Fin octobre, Credit Suisse avait dévoilé un vaste plan de restructuration prévoyant la suppression de 9'000 postes d’ici 2025, soit plus de 17% de ses effectifs.

La banque, qui employait 52'000 personnes fin octobre, envisage de séparer la banque d’affaires du reste de ses activités pour se recentrer sur ses pans les plus stables, dont la gestion de fortune.

Mais comme le souligne Blick: «Tout pointe vers une solution suisse ce dimanche. Et quand la bourse ouvrira lundi le Credit Suisse pourrait appartenir au passé».

11h15

La fusion des deux grandes banques a longtemps été impensable. Voici cinq raisons pour lesquelles elle ne l’est plus désormais. Lire notre article.

11h07

UBS semble être condamné à conclure le rachat de Credit Suisse et ainsi tenter d’apaiser des marchés au bord de la crise de nerfs. Le Conseil fédéral s’est réuni dimanche matin. Lire notre article.