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Banque en crise: UBS veut acheter Credit Suisse jusqu’à 1 milliard de dollars

13h23

UBS a offert de racheter Credit Suisse pour jusqu’à 1 milliard de dollars, selon le Financial Times dimanche. Pour ce faire, les autorités suisses prévoient de modifier des lois afin de pouvoir contourner un vote des actionnaires pour approuver la transaction.

Cela doit garantir que l’opération soit finalisée d’ici ce lundi, a précisé dimanche le Financial Times. La transaction entre les deux banques doit encore être signée jusqu’à ce dimanche soir et le montant prévu ne représente qu’une petite partie du cours de clôture de l’action Credit Suisse vendredi.

Les actionnaires vont donc se retrouver sans presque rien, ont expliqué des personnes «au courant» au journal britannique.

KEYSTONE/Michael Buholzer

UBS offre 25 centimes par action, payable en actions UBS. Vendredi, l’action Credit Suisse a clôturé à 1,86 franc. UBS a en plus exigé que la transaction soit déclarée nulle si son propre écart de défaillance de crédit (la garantie contre un défaut de paiement) devait augmenter de 100 points de base ou plus.

11h54

L’Association suisse des employés de banque (aseb) demande la création d’une task force pour la sauvegarde des emplois, compte tenu de la possible reprise du CS par UBS. Cette task force devrait comprendre des représentants de l’employeur, de la commission du personnel et des associations d’employés.

D’autres acteurs impliqués – qu’il s’agisse d’autres banques, de la BNS ou de la Confédération – sont également invités à participer: «Rien ne doit être accompli avant que les partenaires sociaux ne soient impliqués», exige l’aseb dimanche dans un communiqué.

Il est à craindre que le nombre d’emplois concernés chez Credit Suisse soit nettement plus élevé que ce qui avait été communiqué l’automne dernier, lors de la réorientation stratégique de la banque. En outre, selon l’aseb, des dizaines de milliers d’emplois seraient potentiellement menacés en dehors du secteur bancaire.

KEYSTONE/Michael Buholzer

A la fin 2022, Credit Suisse employait 16’700 personnes en Suisse et près de 50'500 dans le monde. En octobre dernier, la banque avait annoncé la suppression de 9'000 postes dans le monde, sur un total de 52'000 postes à l'époque. Selon ces données, la banque devait encore compter 43'000 collaborateurs à la fin 2025.

Le plan social en place avec Credit Suisse depuis 2016 est certes correct, estime l’aseb. Il doit être appliqué quel que soit le scénario, mais des mesures supplémentaires sont nécessaires pour atténuer les conséquences dramatiques pour l’économie, poursuit l’association. «Ni les milliers de collaborateurs très engagés et efficaces du CS en Suisse, ni la collectivité ne doivent payer les erreurs de l’ancienne direction», souligne l’aseb.

11h50

Christoph Blocher s’est prononcé en faveur d’une reprise de CS par une banque étrangère, selon le «SonntagsBlick». Le patron de l’UDC met en garde contre une fusion entre UBS et Credit Suisse qui serait, selon lui, une mauvaise chose pour la place économique suisse et surtout pour les clients des banques.

Dans une interview pour le «SonntagsBlick», l'ancien conseiller fédéral UDC explique qu’il existe des affaires que les entreprises suisses actives au niveau international ne peuvent réaliser qu’avec une grande banque, c’est-à-dire en Suisse avec UBS ou le CS. «S’il n’y a plus de concurrence, les entreprises sont à la merci de la seule banque», rajoute-t-il.

Pour Christoph Blocher, une reprise par une banque étrangère serait donc une meilleure garantie. «Ce ne serait pas mauvais en soi. Le CS est déjà aujourd’hui majoritairement en mains étrangères». Ce qui importe le plus pour l'ancien conseiller fédéral UDC, c'est que les acheteurs potentiels manifestent un intérêt sérieux pour la stabilité à long terme de la banque suisse, dans le but de restaurer la confiance de la clientèle.

«La direction actuelle ne semble malheureusement pas avoir d’idées convaincantes sur la manière d’y parvenir», poursuit Blocher.

Christoph Blocher à Brigue, le 5 juillet 2008.

Christoph Blocher à Brigue, le 5 juillet 2008.

KEYSTONE

11h37

À Lausanne, le Center for Risk Management surveille de près le risque que fait peser la deuxième banque du pays, qui a affolé les marchés. Lire notre article.

KEYSTONE/Michael Buholzer

11h31

Il y a une grande confusion sur la nature du sauvetage par l’État d’une banque. Cela mérite quelques explications.

La faillite de CS a été évitée. Mais la banque fondée il y a 167 ans par le génial Alfred Escher, à l’origine du percement du tunnel ferroviaire du Gothard, de l’École polytechnique de Zurich et de bien d’autres institutions prestigieuses, ne peut plus vivre seule. La Banque nationale suisse (BNS) lui a fourni un filet de sécurité pour traverser un ravin dangereux mais ni elle ni la Confédération ne peuvent lui garantir l’essentiel, son avenir.

Lire notre chronique économique.

11h27

La crise traversée par la banque inquiète les clients suisses, qui ne savent pas s’ils vont garder leur argent. Des experts répondent à ces interrogations. Lire notre article.

Les banques Credit Suisse et UBS à Zurich, le 18 mars 2023.

Les banques Credit Suisse et UBS à Zurich, le 18 mars 2023.

KEYSTONE/Michael Buholzer

11h25

Nous avons retracé la chute du numéro deux bancaire suisse, à l'aide du cours de l'action. Lire notre article.

11h15

La fusion des deux grandes banques a longtemps été impensable. Voici cinq raisons pour lesquelles elle ne l’est plus désormais. Lire notre article.

11h07

UBS semble être condamné à conclure le rachat de Credit Suisse et ainsi tenter d’apaiser des marchés au bord de la crise de nerfs. Le Conseil fédéral s’est réuni dimanche matin. Lire notre article.

11h20

La plus grande banque de Suisse UBS, poussée par les autorités, doit absolument finaliser dimanche le rachat de sa rivale Credit Suisse pour espérer éviter une débâcle et une vague de panique contagieuse sur les marchés lundi.

Plusieurs membres du gouvernement se sont retrouvés dimanche matin au ministère des finances à Berne, rapporte le quotidien 20 Minutes, pour évoquer ce dossier d’une importance capitale pour l’économie suisse.

Le président de la Confédération Alain Berset ainsi que d’autres membres du Conseil fédéral sont arrivés dès 06H30 GMT. Les sept membres du gouvernement s’étaient déjà retrouvés la veille.

Alain Berset à Berne, le 15 mars 2023.

Alain Berset à Berne, le 15 mars 2023.

KEYSTONE/Anthony Anex

L’accord de rachat de Credit Suisse par UBS doit être scellé dimanche au cours d’une réunion extraordinaire du gouvernement et des dirigeants des deux géants bancaires dans la capitale, avait affirmé samedi le tabloïd Blick, généralement bien informé.

Un tel rapprochement est une affaire complexe qui normalement devrait prendre des mois. UBS n’aura eu que quelques jours.

Pression

Mais les autorités suisses n’ont pas d’autres choix que de pousser UBS à surmonter ses réticences, en raison de l’énorme pression exercée par les grands partenaires économiques et financiers de la Suisse qui craignent pour leur propre place financière, affirme Blick.

Bruno Le Maire, le ministre français des Finances a fait passer clairement le message dans Le Parisien: «Nous attendons maintenant une solution définitive et structurelle aux problèmes de cette banque».

Le Trésor américain avait aussi indiqué qu’il suivait l’affaire de près.

Une solution doit être trouvée avant l’ouverture de la Bourse à 08H00 GMT lundi.

Bruno Le Maire à Rome, le 3 mars 2023.

Bruno Le Maire à Rome, le 3 mars 2023.

KEYSTONE/EPA/ETTORE FERRARI

Mercredi à la clôture, Credit Suisse ne valait qu’à peine 7 milliards de francs suisses (à peu près autant d’euros) après une chute record de l’action, soit une misère pour une banque qui – comme UBS – fait partie des 30 établissements dans le monde considérés comme trop importants pour les laisser faire faillite.

Mais selon le Financial Times et Blick, les clients de la banque ont retiré 10 milliards de francs suisses de dépôts en une seule journée en fin de semaine dernière dans un climat de méfiance grandissante à l’égard de l’établissement.

Il est aussi probable que pour aller vite, lesdirigeants des banques se verront exempté de l’obligation de consulter les actionnaires, affirme le Financial Times.

Garanties publiques

Selon l’agence Bloomberg, UBS exige que les pouvoirs publics prennent en charge des frais légaux et des pertes potentielles qui peuvent se chiffrer en milliards de francs.

Les discussions butent sur la banque d’investissement, indique l’agence financière, un des scénarios à l’étude étant une reprise uniquement de la gestion d’actifs et de fortune avec une cession de la banque d’investissement.

Les discussions portent aussi sur le sort à réserver à la branche helvétique de Credit Suisse, un des pans profitables du groupe qui a perdu 7,3 milliards de francs suisses l’année dernière et table encore sur des pertes «substantielles» en 2023.

Cette branche rassemble la banque de détail et les crédits aux PME. Une des pistes envisagées par les analystes est celle d’une introduction en Bourse, qui éviterait aussi des licenciements massifs en Suisse en raison des doublons avec les activités d’UBS.

Mercredi, la défiance des investisseurs et partenaires a déjà poussé la Banque centrale helvétique à prêter 50 milliards de francs suisses pour redonner de l’oxygène à Credit Suisse et rassurer les marchés. Le répit n’a pourtant été que de courte durée.

Quid de la Commission de la concurrence ?

Credit Suisse vient de connaître deux années marquées par plusieurs scandales qui ont révélé, de l’aveu même de la direction, «des faiblesses substantielles» dans son «contrôle interne».

L’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) lui avait reproché d’avoir «gravement manqué à ses obligations prudentielles» dans la faillite de la société financière Greensill qui a marqué le début de ses déboires.

En revanche, UBS, qui a passé plusieurs années à se redresser après le choc de la crise financière de 2008 et un sauvetage massif de l’Etat, commence à récolter les fruits de ses efforts, et selon plusieurs médias la banque n’avait aucune intention avant le week-end de se lancer dans l’aventure Credit Suisse.

La Commission de la concurrence pourrait également sourciller selon la configuration du rachat.

Plus vite, plus fort

Fin octobre, Credit Suisse avait dévoilé un vaste plan de restructuration prévoyant la suppression de 9'000 postes d’ici 2025, soit plus de 17% de ses effectifs.

La banque, qui employait 52'000 personnes fin octobre, envisage de séparer la banque d’affaires du reste de ses activités pour se recentrer sur ses pans les plus stables, dont la gestion de fortune.

Mais comme le souligne Blick: «Tout pointe vers une solution suisse ce dimanche. Et quand la bourse ouvrira lundi le Credit Suisse pourrait appartenir au passé».