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Accueil de réfugiées: Genève demande à Berne des visas pour les Afghanes ayant fui leur pays

Accueil de réfugiéesGenève demande à Berne des visas pour les Afghanes ayant fui leur pays

Des personnalités genevoises, dont Ruth Dreifuss et Micheline Calmy-Rey, anciennes présidentes de la Confédération, soutiennent l’initiative d’Alfonso Gomez.

Le 15 août 2021, les talibans sont entrés dans Kaboul, la capitale de l’Afghanistan, et ont pris le contrôle du pays.

Le 15 août 2021, les talibans sont entrés dans Kaboul, la capitale de l’Afghanistan, et ont pris le contrôle du pays.

AP

C’est un appel humanitaire lancé à Berne. Le maire de la Ville de Genève, Alfonso Gomez, demande à la conseillère fédérale en charge de la politique migratoire de la Suisse Elisabeth Baume-Schneider de délivrer des visas humanitaires à toutes les femmes afghanes ayant fui leur pays. Une requête qui intervient deux ans après la reprise de Kaboul par les talibans en 2021 et le durcissement de la répression des mollahs envers les femmes.

L’Afghanistan fait partie des États les plus répressifs pour le droit des femmes et des filles, en empêchant notamment les fillettes de plus de 12 ans d’aller à l’école et les femmes d’accéder à l’Université ou de travailler. Sans parler des violences subies.

Actuellement, des milliers d’Afghanes ayant pris la fuite se trouvent dans des pays limitrophes, à commencer par l’Iran ou le Pakistan, en attente d’un visa. Seuls la Suède et le Danemark octroient systématiquement l’asile aux femmes et filles afghanes en raison des dangers qu’elles encourent au sens de la Convention relative au statut des réfugiés, conclue en 1951 à Genève. Pour les autorités de la Ville de Genève, la Suisse se doit d’en faire autant.

Six pour cent des demandes acceptées

«Alors qu’un drame effroyable se joue en Afghanistan, la Suisse doit se montrer digne de sa tradition humanitaire et s’impliquer davantage. La Confédération doit aussi laisser plus de latitude aux cantons, villes ou communes qui souhaitent accueillir des réfugiés. La Ville de Genève fait par ailleurs partie de l’Alliance des villes et communes qui s’engagent en faveur d’un renforcement de cet accueil», indique Alfonso Gomez, vendredi, dans un communiqué.

Dans ce même courrier, il est indiqué qu’au cours des deux dernières années, 2183 demandes ont été déposées en Suisse par des ressortissants afghans, dont 135 ont été acceptées (76 pour des demandeurs de sexe féminin, 59 pour des demandeurs de sexe masculin). Soit un taux d’acceptation d’à peine plus de 6%.

«L’Afghanistan fait partie des États les plus répressifs pour le droit des femmes et des filles.»

Il est également déploré que le Conseil fédéral refuse l’octroi de visas aux femmes ayant été employées par des ONG financées par le Canton ou la Ville de Genève, mais pas directement par la Confédération helvétique. C’est le cas de Malalai H., qui a travaillé pendant près de vingt ans auprès d’ONG suisses œuvrant dans le domaine de la promotion et de la protection des droits humains et dont les sièges sont à Zoug et à Genève.

L’appel de la Ville de Genève bénéficie pour l’heure du soutien de personnalités genevoises, dont Ruth Dreifuss et Micheline Calmy-Rey, anciennes présidentes de la Confédération, de l’ensemble du Conseil administratif de la Ville de Genève, d’élus genevois à Berne, de députés au Grand Conseil et de membres du Délibératif de la Ville, mais aussi de Maryam Yunus-Ebener, conseillère administrative à Onex et ancienne réfugiée politique afghane, ainsi que Leyla Ahmari, candidate au Conseil national et ancienne réfugiée iranienne.

En France, des démarches similaires existent. Une tribune est parue dans le journal «Le Monde», le 21 avril, signée par 350 personnalités. Elles demandent aux autorités françaises la mise en place d’un programme d’accueil humanitaire d’urgence pour les Afghanes ayant fui leur pays.

Lorraine Fasler est journaliste à la Tribune de Genève depuis 2018. Auparavant, elle a travaillé pour RTS info. Elle est titulaire d'un master de l’Académie des médias et du journalisme de l’Université de Neuchâtel.Plus d'infos@LorraineFasler

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